Après Le très beau Sommet des dieux (2021), de Patrick Imbert, qui portait à l’écran un manga de Jiro Taniguchi, le premier long-métrage de Pierre Földes, artiste pluridisciplinaire, entretisse quant à lui une fine sélection de six nouvelles d’Haruki Murakami ( dont une récente adaptation d'un recueil de nouvelles avait donné le très beau Drive My car).
Le film d'animation Saules aveugles, femme endormie de Pierre Földes, à découvrir en salles depuis une semaine ou l'adaptation de six nouvelles de Haruki Murakami, exercice périlleux s'il en est, devient une film d'animation impressionnant de maîtrise et de beauté, premier long métrage, sur le tard, d'un artiste peintre et compositeur.
Ce film d’animation est l’adaptation d’un ensemble de nouvelles de l’écrivain japonais Haruki Murakami, piochées ça et là.
Ca se passe à Tokyo, juste après le tsunami de 2011 et l’accident nucléaire qui a suivi à Fukushima, et ça commence avec une rupture : une femme nommée Kyoko, subjuguée par les images du tremblement de terre, quitte subitement son mari, Komura, qui désemparé, entreprend sur la suggestion d’un ami un voyage dans le nord pour livrer à une femme qu’il ne connaît pas une boîte au contenu mystérieux.
Dans le même temps, un de ses collègues à la banque, Katagiri, homme seul, timoré, malmené par sa hiérarchie, est un soir abordé chez lui par une grenouille de deux mètres qui lui demande de l’aider à sauver la ville d’une catastrophe imminente.
Le récit chemine ainsi par chapitres, alternant les histoires des uns et des autres, dans une structure narrative peut dérouter dans un prime abord, avec ce mélange de fantastique, de burlesque, de réalisme, de film catastrophe et de romance
Le film prend toutefois son sens en se déployant dans un élan onirique finalement des plus cohérent avec un esthétisme singulier qui cherche à s'affranchir autant que possible du naturalisme et du réalisme.
Saules aveugles, femme endormie : en salles depuis le 22 mars 2023
A noter la ressortie du recueil de nouvelles de Murakami dont est tiré la nouvelle qui donne son titre au film chez 10 18