Ce dispositif, nommé le « MOF-Jet » est déjà capable d’injecter des thérapies géniques dans les cellules sans « passer par l’aiguille ». L’équipe de l'Université du Texas (Dallas) envisage aujourd’hui de l’exploiter pour la vaccination et de pouvoir surmonter ainsi l’un des principaux obstacles à la vaccination, la peur de l’aiguille. La technologie, présentée lors du Congrès de l’American Chemical Society, ACS Spring 2023, pourrait également offrir une option indolore pour l’administration de nombreux traitements, contre le cancer et d'autres maladies.
Le principe actif, poussé par une légère pression d’air, est ainsi délivré à travers la peau. Selon ces scientifiques cet usage du MOF-Jet pourrait être, très prochainement, une réalité. A condition de revoir les formes galéniques des produits pharmacologiques concernés. Ainsi les vaccins, pourraient être administrés par ce système sous forme de poudre- ne nécessitant plus de réfrigération.
Une idée inspirée par la réticence à la vaccination durant la pandémie
L’auteur principal, Jeremiah Gassensmith, avait commencé à travailler, à l’aide de pièces détachées, à un système d'injection à jet alimenté au gaz comprimé. Puis le système a été repris et développé par son équipe, s’inspirant d'autres injecteurs à jet datant des années 1960 qui utilisent du gaz comprimé pour injecter un flux étroit de fluide.
Pourquoi MOF ? Le principe du nouvel injecteur est que la cargaison vaccinale est enfermée dans des cadres métallo-organiques, ou MOF. Ces cadres sont des structures cristallines poreuses qui agissent comme des « cages » moléculaires et peuvent encapsuler une grande variété de matériaux ou produits, dont des acides nucléiques et des protéines. Le MOF-Jet combine ainsi les 2 technologies, l'injection à jet au gaz comprimé et l’encapsulage MOF.
Un « héritage » du « pistolet génétique » : alors que les anciens injecteurs à jet étaient douloureux et comportaient même des risques d’infection, le nouveau système s’inspire du pistolet génétique généralement utilisé en médecine vétérinaire. Ces dispositifs projettent également des cargaisons biologiques dans les cellules, ces cargaisons étant fixées à la surface d'une microparticule métallique (or ou tungstène). Ici, les chercheurs encapsulent la cargaison dans le MOF, bon marché et d=sans effet indésirable pour les matériaux biologiques, tels que les acides nucléiques.
Ces travaux qui apportent une première preuve de concept, in vivo, chez la souris, montrent également qu’il est possible de régler la vitesse de libération du médicament aux cellules : « l’ajout de dioxyde de carbone, permet de libérer la cargaison plus rapidement dans les cellules ; avec de l'air ordinaire, la libération est prolongée sur 4 à 5 jours ».
D'autres applications possibles : la même technologie est actuellement testée pour délivrer des agents chimiothérapeutiques et des adjuvants pour traiter le mélanome, la forme la plus grave de cancer de la peau. MOF-Jet peut disperser le traitement sur une large zone et donc le délivrer, en cas de mélanome plus uniformément qu'avec une aiguille.
Le dispositif promet ainsi un grand nombre d'applications, de la médecine vétérinaire à l'agriculture, à la vaccination et la délivrance de thérapeutiques humaines.
Source: American Chemical Society (ACS) Spring 2023 27 March, 2023 A puff of air could deliver your next vaccine
Équipe de rédaction SantélogMar 27, 2023Rédaction Santé log