De la ville des Lumières à Paname-les-poubelles

Triste sort qui n’est pas sans rappeler celui de la cité phocéenne. A l’image du système tout entier qui part en roues libres, tout comme notre belle démocratie. A grands renforts de 49.3, la voix du peuple – comme le débat parlementaire – n’a guère plus d’utilité que celle d’un sondage d’opinion. Histoire de tâter le terrain avant que le couperet final ne tombe.

Élu de justesse face à Le Pen suivie de près par Mélenchon, Emmanuel Macron se voit obligé de gouverner en jouant les équilibristes pour faire passer ses réformes clés face à une qualité de vie qui s’est déjà dégradée pour beaucoup.

Assis bien au chaud dans son palais, il demande aux Français de faire un effort tantôt sur le chauffage, l’essence, l’énergie, et maintenant la bouffe sans parler des médicaments. Comme déconnecté de la réalité du terrain alors que notre système de santé ne tient plus qu’à un fil. La retraite nous apparaît elle aussi comme une carotte que l’on agite devant un troupeau. Les petits commerces qui animaient jadis les centres-villes disparaissent eux aussi à tour de bras. A bout de nerfs, la France n’est plus ce qu’elle était. Sauf que le peuple se rebiffe toujours quand on commence à taper trop souvent dans son porte-monnaie.

On aura vite oublié la crise Covid qui a eu l’avantage de développer la flexibilité et le télétravail pour se reconnecter à l’essentiel. En témoigne la tendance montante privilégiant confort et oversize, le retour des recycleries, du fait-main ou maison, mais aussi la fuite des grandes villes vers la périphérie ou la campagne.

Désormais, on reste cloitré chez soi tout simplement parce qu’il n’y a plus de blé à dépenser. Tirelire oblige. Seuls quelques privilégiés ou chanceux parviennent à conserver leur rythme de vie habituel en s’offrant des sorties shopping et autres loisirs.

Quant au reste, leur unique exutoire reste la supérette, une corvée chronophage et source d’angoisse face à l’envolée des prix. Jamais on aura autant compté les bons de réduction à la chasse aux promo’s, nous les bons vivants d’antan.

Jupiter finira-t-il par tomber de son nuage pour autant ? Rien n’est moins sûr, même si beaucoup prédisent qu’il n’arrivera jamais au terme de son quinquennat. La politique, tout comme la réaction des foules, ne finira jamais de nous surprendre. L’histoire l’a prouvé à maintes reprises.

Car il suffit souvent d’une simple goutte d’eau pour faire déborder un vase déjà trop plein. Bye bye la dolce vita et l’art de vivre à la française qu’on nous enviait tant autrefois !

Toujours est-il qu’il faut garder la tête haute malgré cette morosité ambiante : elle n’est que passagère. Comme toujours, le cycle de la vie reprendra son cours vertueux, nous réapprenant combien il est précieux de savourer l’instant présent au lieu de repenser à ce passé qui n’est plus. Toucher le fond de la piscine pour mieux rebondir : telle est peut-être la voie de notre salut à tous.

Mes chers compatriotes, vive la République et vive la France !

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