Shrinking (Saison 1, 10 épisodes) : thérapeute thérapie

By delromainzika

Je dois avouer qu'avec Shrinking je m'attendais à retrouver plus de Ted Lasso. Etant donné qu'elle a été co-créée par ceux à qui l'on doit le succès d'Apple TV+ et Jason Segel, je pensais qu'ils seraient capables de répéter cela. A l'issue de dix épisodes, Shrinking a de belles choses à offrir mais finalement elle manque aussi de plusieurs choses et notamment de la mélancolie bienveillante qui fait tout l'intérêt de Ted Lasso. Les personnages dans Shrinking se questionnent sur leur avenir et il n'y a rien de mieux qu'une bonne thérapie pour tenter d'enrayer tout ça. Ce n'est pas la première fois que l'on a une fiction sur des psys (En thérapie ou The Shrink Next Door sur Apple TV+) mais j'attendais une série plus charmante, plus amusante et plus touchante. Je n'ai pas eu tout ce que j'attendais même si Shrinking est dotée d'un véritable coeur qui fait plaisir à voir et suivre. Le plus gros problème de Shrinking est de partir d'une idée vue et revue qui ne permet pas de sortir d'un cadre pré-défini. Là où Ted Lasso a choisi le monde du football comme prisme, Shrinking ne fait rien de nouveau.

On se retrouve donc avec Jimmy Laird incarné par un Jason Segel parfait. On sent que l'acteur et scénariste de Shrinking s'est créé un personnage pour lui. Mais au delà de cet excellent rôle, Shrinking a du mal à trouver le bon équilibre. L'idée de casser la déontologie habituelle de la psychologie est là aussi intéressante mais la série ne va pas suffisamment loin dans son propos. On se retrouve alors avec quelque chose qui manque de substance et ce même si à d'autres moments la série parvient à être plus surprenante. Notamment avec le personnage incarné par Harrison Ford. Ce dernier semble avoir trouvé une nouvelle carrière dans les séries (1923 et maintenant Shrinking) et là aussi il brille du début à la fin de la saison. C'est presque ce que j'ai préféré même si certains épisodes et sujets apportent du grain à moudre au récit.

Les personnages n'évoluent pas énormément en dix épisodes mais l'on partage des instants qui parfois sont vraiment vivants. On ressent cette bienveillance qu'il y a dans Ted Lasso mais elle n'est pas aussi solaire. Peut-être la faute au prisme choisi par la série qui ne lui sied pas forcément aussi bien. La série ne cherche pas non plus à aborder les thématiques les plus pompeuses du genre et tente de sortir un peu des sentiers battus mais son théâtre est lui trop balisé pour permettre une vraie sortie de route intéressante. Sans renouveler le genre, Shrinking est dans la lignée d'autres comédies dramatiques racontant la vie sous un angle moins joyeux mais en offrant une lueur d'espoir au bout (After Life, Fleabag, etc.). Si le point de départ de Shrinking est intéressant et rend forcément tout le monde curieux, le résultat est un brin différent. Le manque de tension ne permet pas de pénétrer pleinement l'histoire. C'est justement ce manque d'enjeux qui failli à la série.

Note : 5.5/10. En bref, une comédie dramatique qui a de nombreuses qualités mais qui manque d'enjeux pour réellement devenir mémorable.

Disponible sur Apple TV+

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