Les Français parlent aux Français : Mongolie n°15

Publié le 16 août 2008 par Anne Onyme

Dans les steppes de Mongolie – Dimanche 17 août 2008

Logique cartésienne du Gaulois versus logique floue du Mongol…
Journée fellinienne que celle d’hier….

Figurez-vous qu’on ne savait pas quand nous devions rentrer à Oulan Bator. Pour le tour operator mongol c’était hier samedi… Pour Pierre Henri qui est l’instigateur du voyage c’était aujourd’hui… Il faut dire qu’il y a eu en bonne logique floue 3 projets successifs du voyage. Après moults conversations téléphoniques, nous rentrons aujourd’hui Dimanche.
Autre logique floue qui pose problème aux Gaulois cartésiens. Nous avions décidé de déjeuner au bistro du camp de touristes où nous étions. Camilla avait tout négocié avec l’aubergiste. Nous devions avoir des œufs. Pas d’œufs. Les Japonais étaient passés avant nous… L’aubergiste mongole nous dit « pas de problèmes, vous aurez des pancakes ». On attend encore après…  Toujours la logique floue…
Petite ballade dans les dunes… Déjeuner sur place (magnifiques beignets à la viande de moutons que nos 2 cuisinières nous avaient préparés).

Comité stratégique des Gaulois pour savoir où nous irons (car cela ne semblait pas prévu dans le contrat avec le tour operator). Il est décidé :
Point 1 : on visiterait un petit temple bouhdique au pied d’une montagne sacrée…
Point 2 : on va dormir dans les tentes pour notre dernière nuit dans la steppe…
Point 3 : entre ceux qui voulaient des arbres à l’endroit où dormir, ceux qui voulaient un petit ruisseau… Il est finalement décidé de s’arrêter là où nous avions passé la première nuit…

Et hop départ. Petit temple magnifique au pied de la montagne sacrée qui ressemble à un immense corps humain écorché, la tête tournée vers le ciel.
Route goudronnée. Arrêt à un village pour acheter de l’eau..
Puis piste. Paysages toujours grandioses. Vous me direz que les nôtres, en France, ne sont pas mal non plus. Mais par rapport à ici, ils semblent un peu étriqués…
Naturellement la logique floue du conducteur mongol d’un fourgon soviétique à confort néo-stalinien s’en donne à cœur joie sur la piste. La logique cartésienne voulait que les 4 fourgons se suivent en caravane, pour éviter de se perdre. C’est oublié que le Mongol aime un tantinet la compétition. Donc Big Bouhda comme d’hab est parti en tête. Et les autres ont suivi comme ils pouvaient. Notre fourgon a dû s’arrêter. Stéphane à démarré une tourista foudroyante. Et je ne sais plus si je vous l’ai dit, mais depuis 2 ou 3 jours notre Alexandra était aussi assez patraque. Cela nous en faisait 2 sur 11… Et comme dit Eric Quinuu le french doctor, toujours pince sans rire… « on va dépasser nos quotas de perte »…
Mais revenons à nos moutons.

Est arrivé ce qui devait arriver : nous nous sommes perdus. Je vous passe tous les détails. Complètement pommés dans la steppe. Et la nuit qui allait tomber. Et là, malgré l’angoisse qui commençait à submerger la logique cartésienne, logique qui nous « obligeait » à refaire le déroulé des événements avec des ET, OU et SI… j’ai assisté probablement à mon plus beau coucher de soleil. Divin. Du rouge chaud au violet. Grandeur de la nature mongole.
Bref après quelques instants de panique (il n’est pas conseillé de rouler la nuit dans la steppe, même avec les phares allumées) on a retrouvé l’endroit du campement prévu. Les 3 autres fourgons n’y étaient que depuis 30 minutes…
Stéphane malade et Camilla qui avait l’air de démarrer un truc pas catholique, se sont retirés dans leur tente, Alexandra aussi… Et les autres ont passé un dernier dîner sous la tente mongole salle à manger. Très, très sympa. On a invité les chauffeurs à venir écluser une grande tasse de vodka. Big Boudha est venu répondre à nos questions (son papa était toubib). Lui était comptable. Et depuis quelques années il s’était reconverti dans le tourisme à logique floue l’été. L’hiver il s’occupe d’une école de conduite (ici la conduite consiste à savoir démonter et remonter un moteur les yeux fermés)…
Je vous laisse, je n’ai plus beaucoup de batterie… car avec tout ces émotions j'ai oublié hier de recharger mes matos sur le petit générateur...

Bon dimanche à toutes et tous… Et à demain peut-être pour de nouvelles aventures. Je sens que cela va encore être géant pour nous aujourd’hui…

La logique cartésienne arrivera-t-elle à véroler la logique floue ? Personnellement j'en doute...