j’ignorais que naître folle,
briser les mottes
pouvait déchaîner tempête.
Ainsi Prospérine la douce
voyant pleuvoir sur l’herbe,
et sur les gros blés gentils,
chaque soir verse ses pleurs.
Serait-ce sa prière ?
*
Sono nata il ventuno a primavera
ma non sapevo che nascere folle,
aprire le zolle
potesse scatenar tempesta.
Così Proserpina lieve
vede piovere sulle erbe,
sui grossi frumenti gentili
e piange sempre la sera.
Forse è la sua preghiera.
***
Alda Merini (1931-2009) – Vuoto d’amore (Einaudi, 1991) – Traduit de l’italien par Silvia Guzzi.