Les fictions LGBTQ+ sont de plus en plus présentes dans le paysage sériel et One of the Boys est un petit récit, court mais réussi, sur le parcours initiatique d'un jeune garçon. One of the Boys ce n'est pas seulement une histoire d'homophobie c'est aussi un récit d'acceptation de soi. Lau est un jeune garçon introverti qui a une attirance pour les garçons et qui va se retrouver dans des situations d'homophobie au coeur de ce camp de virilité. L'idée de confronter l'ambiance du camp avec la gentillesse et tendresse de Lau permet de créer en quatre épisodes un vrai contraste et de vives émotions. J'ai versé des larmes à plusieurs reprises durant ce récit qui ravive forcément des choses compliquées. La scène sur la douche où Lau bande est compliquée à suivre mais est parfaite pour montrer à quel point ce camp est un camp dégueulasse où règne des valeurs qui ne sont plus en adéquation avec la société. Ou quand Lau apprend que son père savait que son fils est différent mais qu'il l'a amené là pour qu'il grandisse.
Lau, qui n'est pas des plus sociables, doit alors prouver qu'il est un homme digne de ce nom, tout en étant aux prises avec son attirance envers un autre garçon.
One of the Boys est donc une petite histoire juste et poétique. Il y a de vrais moments réalistes et touchants qui ne peuvent pas laisser indifférents. Au delà de ça, One of the Boys offre une réflexion sur le rapport à la virilité tout en offrant d'autres possibilités aux adolescents d'aujourd'hui. Le camp a beau être centré sur la virilité, c'est aussi un lieu où des ados vont apprendre ce que c'est que de vivre dans ce monde de " chien ". Lau a une sensibilité étonnante qui apporte une vraie douceur à One of the Boys. Il y a forcément un peu d'humour pour apporter quelque chose de différent mais c'est le côté déchirant du récit et toute sa poésie qui fonctionne le mieux. Cette petite ville de province du Danemark a le mérite de faire mouche et de faire vivre des personnages forts dans un univers bien pensé. La mise en scène, particulièrement sobre, colle parfaitement avec la poésie du récit. J'aimerais bien voir plus souvent des petites séries de ce genre là qui en peu d'épisodes parviennent à raconter une histoire complexe. Avec une heure au total, One of the Boys maîtrise l'évolution de ses personnages sans laisser une miette.
Note : 8/10. En bref, une petite série poétique et déchirante sur l'acceptation de soi.
Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023