Mentiras Pasajeras // Saison 1. Episodes 1, 2 et 3.
Dès le début, on retrouve l'esprit Almodovar dans Mentiras Pasajeras. Ce n'est pas surprenant puisque les frères Almodovar produisent Mentiras Pasajeras. Nerea Castro (La cima, Avalancha) nous plonge dans l'univers impitoyable de l'espionnage industriel. Enfin, il y a un twist car notre héroïne, Lucia, est la victime d'un collègue malveillant qui voulait simplement voler sa place. L'univers dépeint dans Mentiras Pasajeras est celui des traitements de beauté. Ce n'est pas la première fois que le sujet passe entre les mains des Almodovar puisque La Piel que Habito de Pedro Almodovar traitait déjà à sa façon de ce sujet. Mais Mentiras Pasajeras est une comédie, pas vraiment dramatique, avec un ton relativement rythmé qui donne à ces trois premiers épisodes une allure plutôt sympathique. Si les dialogues sont plutôt bons, c'est avant tout le casting cinq étoile qui vaut le détour de Elena Anaya à Hugo Silva en passant par Pilar Castro et Quim Gutiérrez.
Lucía est cadre dans une entreprise spécialisée dans les traitements de beauté. Le jour même où elle doit enfin recevoir une promotion bien méritée, elle est accusée d'espionnage industriel et licenciée.
Dès le tout début, Mentiras Pasajeras ne perd pas de temps à introduire son sujet ce qui permet d'éviter de longues digressions en tout genre. La série peut alors se concentrer sur sa propre esthétique et l'évolution de Lucia qui veut se venger. La vengeance est un plat qui se mange froid et au détour de quelques manigances (aller voler des informations dans l'entreprise qui l'a licenciée afin de prouver ses dires), les trois épisodes suivent un rythme effréné. Mentiras Pasajeras c'est aussi l'histoire d'une femme qui tente de s'en sortir en faisant des injections dans l'arrière boutique de son amie. Tout ça est assez absurde mais dans sa façon d'être mis en scène rappelle étrangement tout ce que j'aime dans les comédies dramatiques d'Almodovar. Car Mentiras Pasajeras aborde des thématiques fortes comme les apparences (ce qui a souvent été utilisé par le réalisateur espagnol dans de nombreux films avec ses plusieurs significations), l'obsession de la beauté et du succès.
Elena Anaya est plutôt convaincante dans le rôle principal. Il y a chez elle un truc qui n'est pas sans faire écho aux habituelles héroïnes du réalisateur espagnol. Il y a un type de femme et elle en fait partie. On sent que Mentiras Pasajeras traine un peu plus la patte dans son second épisode alors qu'elle tente de lancer une machine déjà rapidement mise en scène dans le premier épisode. La force de Mentiras Pasajeras tient en ses personnages féminins forts auxquels on s'attache rapidement. Rien n'est laissé au hasard pour qu'elles aient la liberté de grandir et évoluer tout au long de la saison. Je suis déjà accro à Mentiras Pasajeras et j'espère que la suite de la saison saura élever encore plus un sujet qui a énormément de potentiel.
Note : 6.5/10. En bref, une comédie inspirée et fraîche qui ramène le spectateur au style d'Almodovar avec une héroïne haute en couleur.
Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023