Madeleine, brillante et idéaliste jeune femme issue d’un milieu modeste, prépare l’oral de l’École nationale d’administration (Ena) dans la maison de vacances d’Antoine, en Corse.
Un matin, sur une petite route déserte, le couple se trouve impliqué dans une altercation qui tourne au drame.
Lorsqu’ils intègrent les hautes sphères du pouvoir, leur secret menace d’être révélé. Et tous les coups deviennent permis.
Sortie ce mercredi du nouveau long métrage de Sylvain Desclous (après il ya quelques années un premier long de fiction très prometteur, Vendeur), De Grandes espérances, un long métrage au casting aussi brillant (Rebecca Marder, Emmanuelle Bercot et Benjamin Lavernhe de la Comédie française) que surprenant (l’ex-homme politique Thomas Thévenoud).
Avec ce thriller mêlant habilement les enjeux criminels et les manœuvres politiques, Sylvain Desclous signe le portrait de ce qu’il considère certainement comme la naissance d’une grande héroïne politique.
Complexe et ambivalente, ni blanche colombe ni impitoyable arriviste, sa Madeleine est habitée d’une féroce volonté de faire avancer le monde et de réduire les inégalités sociales face au libéralisme destructeur. Malgré ses origines modestes, cette jeune femme diplômée, qui a refusé de céder au déterminisme, s’est ouvert la voie vers un avenir prometteur avec de belles valeurs à porter.
Mais elle devra composer sans se renier avec le mode opératoire des élites, que beaucoup considèrent comme déconnectées des préoccupations des Français – et notamment des plus précaires.
Au travers de ce film qui nous plonge dans le monde de la politique, avec ses à-côtés, ses travers, ses obsessions, ses violences. Il nous fait aussi basculer dans la vie de famille des amoureux.
Sans concession, et exigeante pour Antoine ( joué par l'excellent Benjamin Lavernhe dans un role ambivalent pas loin de celui qu'il jouait dans le 6e enfant un autre thriller moral passionnant et original ), qui n'hésite pas à fuir ses responsabilités, et briser sa dulcinée, sans états d'âme.
Face à un Benjamin Lavernhe toujours impeccable et une Emmanuelle Bercot, remarquable, Rebecca Marder impose sa personnalité dans un rôle exigeant, à mille lieux de ceux de Une jeune fille qui va bien et de Les goûts et les couleurs.
Assurément, elle constitue l’atout majeur du long métrage de Sylvain Desclous, qu’elle irradie de son talent, mais celui-ci est loin de s’en contenter : une intrigue savamment bâtie qui propose une exploration captivante des rouages politiques, des dialogues soignés , une belle gestion du suspens grâce à une mise en scène fluide qui maintient la tension et une partition musicale aux faux airs de neo-western, qui ne manque pas d’insuffler un supplément atmosphérique à ce film particulièrement réussi.
« De Grandes espérances »****, sortie en salle ce mercredi 22 mars.
On espère que le titre du film #degrandesesperances sera prémonitoire car on en fonde d'immenses sur ce thriller politique captivant, profond et superbement construit, dans lequel Rebecca Marder, qui s'appuie sur un personnage complexe et fascinant, confirme tout son talent pic.twitter.com/K0rzAjDJR5
— Baz'art (@blog_bazart) March 13, 2023