Des cartouches d’impression remplies de beurre de cacahuète, de confiture de fraise, de Nutella, de purée de banane, de glaçage, de jus de cerise et d’une pâte à base de biscuits et de beurre, sont toutes chargées dans l’imprimante 3D de desserts.
Suivant une recette préprogrammée, la machine dépose une base de gâteau triangulaire avec la pâte à biscuits, puis change de cartouches pour ajouter une garniture interne de beurre de cacahuète et de confiture de fraise, garnie de Nutella et de purée de banane. Un laser brûle la couche supérieure comme une crème brûlée, avant d’ajouter des fioritures finales de jus de cerise et de glaçage.
Le processus est fascinantet la tranche de gâteau qui en résulte comestible, voire savoureuse.
Ce “gâteau au fromage” futuriste a été créé à l’aide de la technologie d’impression et de cuisson 3D par l’auteur principal Jonathan Blutinger et une équipe de chercheurs du Creative Machines Laboratory de l’Université de Columbia, aux États-Unis. Leur article sur L’avenir de la cuisson contrôlée par logiciel est publié dans Perspective npj.
Blutinger, un «gourmand» autoproclamé, a une formation en génie mécanique et en robotique.
Il dit Cosmos il voulait apporter des logiciels et de la robotique au domaine largement analogique de la cuisine, pour découvrir “ce qui se passerait si nous sortions un humain de la boucle et qu’une machine contrôlait l’assemblage et la cuisson”.
Le « gâteau au fromage » ne contient pas de fromage à la crème, bien qu’il s’agisse d’un ingrédient adapté à l’impression. Blutinger dit que le fromage à la crème est un ingrédient de test courant, c’est pourquoi le gâteau final n’en a pas. « Nous en avons eu assez d’imprimer avec », dit-il.
La tranche de gâteau finale a émergé après une série d’échecs et d’itérations de conception de la structure et de l’ordre des ingrédients. Alors que le résultat final était figé, l’équipe a goûté plusieurs des avant-dernières versions.
« Même pour ceux qui ont échoué. La bonne chose à propos de l’impression avec de la nourriture, c’est que même si elle ne tient pas la structure, elle a toujours bon goût. Parce que ce sont toujours les mêmes ingrédients », dit Blutinger.
“Je pense que c’était intéressant parce que les ingrédients sont superposés à un niveau si proche, vous pouvez obtenir une nouvelle sensation de saveur. Ils sont combinés si près les uns des autres que vous les sentez dans des vagues différentes. Cela vous permet de vraiment contrôler la saveur au niveau local, ce à quoi je n’avais pas pensé avant de l’essayer.
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Pour que l’impression 3D alimentaire fonctionne, les ingrédients doivent pouvoir s’écouler à travers une buse de 1,5 mm. En termes techniques, les matériaux doivent être « rhéofluidifiants », capables de se déplacer comme un liquide lorsqu’une force est appliquée, puis de se comporter comme un solide lorsque la force est supprimée.
La tranche de désert prend environ 30 minutes à cuire, ce qui donne au laboratoire de recherche une odeur de cuisine.
« Une fois qu’il coule réellement et entre dans son rythme et fait chaque couche. Le temps passe plus vite que vous ne le pensez. C’est super amusant à regarder. Et gratifiant quand cela fonctionne bien », déclare Blutinger.
Depuis qu’ils maîtrisent la tranche de dessert, Blutinger et l’équipe de chercheurs travaillent avec une machine plus récente qui peut imprimer jusqu’à 18 ingrédients différents et cuisiner avec deux lasers différents. Ils travaillent sur l’élaboration d’un repas à trois plats. Le défi ici est de trouver une recette avec autant de composants différents.
Le futur électroménager incontournable de la cuisine pourrait-il être une imprimante 3D ?
La technologie d’impression 3D est déjà utilisée pour certaines applications telles que la fabrication de viandes à base d’usine, comme moyen de contrôler le persillage du «steak» et d’autres produits, explique Blutinger.
Il pourrait avoir un potentiel pour les personnes ayant des restrictions alimentaires, permettant le suivi des micro et macro nutriments. « Un peu comme avoir un diététicien et un chef personnel tout en un », dit Blutinger.
Mais les cuisiniers à domicile devront peut-être attendre quelques années avant d’imprimer en 3D leurs propres desserts. Il faudrait un système de production complet pour soutenir l’utilisation de la technologie, y compris les cartouches et les recettes.
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