The Whale // De Darren Aronofsky. Avec Brendan Fraser, Sadie Sink et Ty Simpkins.
S'il y a bien quelque chose que l'on ne peut pas reprocher à The Whale c'est bien la prestation de Brendan Fraser, récompensée par un Oscar du meilleur acteur. Avec The Whale, on passe une semaine avec un homme souffrant d'obésité morbide. C'est une semaine qui pourrait bien être la dernière de sa vie si ce dernier n'accepte pas de se soigner. Charlie, professeur enseignant en ligne, ne sort plus de chez lui et s'est résigné à un comportement autodestructeur. Je ne suis pas vraiment à l'aise avec cette vision des troubles du comportement, notamment alimentaire. On sent ici que l'obésité est vue comme une punition et mourir dans ce refuge comme une façon de sauver son existence. Il n'y a pas vraiment de voix dissidente dans ce récit ce qui empêche alors d'accepter pleinement la résolution. J'ai tendance à beaucoup aimer ce que fait Darren Aronofsky (Black Swan, Requiem for a Dream) au cinéma. C'est un cinéaste fascinant qui a écrit et réalisé des films brillants (comment ne pas garder à l'esprit Pi ou encore Requiem for a Dream).
Charlie, professeur d'anglais reclus chez lui, tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption.
Mais depuis quelques temps, je dois avouer que son cinéma a perdu de son effet. The Whale subsiste en grande partie par la prestation de Brendan Fraser et le sens théâtral du scénario. La mise en scène du réalisateur n'est pas spécialement inspirée. Si j'apprécie le choix visuel (la taille de l'image, le grain grisâtre) pour représenter la dépression du personnage principal, il manque à The Whale suffisamment de souffle pour emporter le spectateur jusqu'au bout. Pendant deux heures, Brendan Fraser est bouleversant (et je trouve dommage qu'il gagne un Oscar pour ce rôle plus qu'un autre, un peu à l'instar de Leonardo DiCaprio avec The Revenant). Mais un film comme The Whale peut-il se reposer uniquement sur son acteur principal ? Il y a quelque chose de brillant ici c'est indéniable mais on est très loin des fulgurances auxquelles le réalisateur a pu nous habituer.
La façon dont la thématique est abordée est bel et bien le problème. Dans un sens, on retrouve la trame narrative de The Wrestler jusqu'à la fin sans créer une sorte de gentillesse pour le héros, ni même d'empathie. Cela dessert complètement le propos car le spectateur subit le film sans réellement pouvoir créer un lien avec le personnage. Tout cela à cause de la distance que le scénario et la mise en scène créent. J'attendais surement trop de la part de The Whale.
Note : 4/10. En bref, Brendan Fraser est époustouflant du début à la fin. Le film ne parvient cependant jamais à créer d'empathie ou à être sage avec le personnage.
Sorti le 8 mars 2023 au cinéma