Le contexte ? Assez classique en somme. On clique sur une belle bannière sncf qui clignote comme une guirlande de Noël, on s'enflamme, on finit par se laisser convaincre d'acheter un aller-retour en Prem's sur le site sncf qui nous dit qu'à ce prix c'est imbattable (forcément, en situation de monopole...). Il est tard, on ne fait pas attention, attiré par le gain que représente cette occase. Seul hic : le Prem's est par définition non échangeable et non remboursable. Mais bon, on se dit qu'on sait ce qu'on fait et puis que la bonne affaire justifie largement le risque.
Oui mais non. Au final, qu'est-ce qu'il se passe, hein? JE VOUS LE DEMANDE. Et bien dans le meilleur des cas, on est coincé au bureau à cause du fameux dossier moisi du vendredi après midi qui nous tombe dessus sans crier gare. Dans le pire des cas on chope la varicelle à l'âge de vingt-huit ans en plein mois de juillet et on est mis en quarantaine par son médecin (mais de toutes façons on avait plus très envie de sortir avec cette face de confetti). Dans les deux cas, le résultat est le même : on ne peut plus prendre le train, le billet est perdu, et on se retrouve grosjean comme devant comme qui dirait. Avec sa face de confetti en prime.
Là si on a du temps et de l'argent à perdre, on tente la hotline sncf. Et là après dix minutes d'attente enfin une marie josiane répond d'un ton suffisant qu'elle ne peut rien faire. Voilà. C'est fini. On a perdu beaucoup d'énergie, de temps et d'argent. Tout ça pour grapiller quelques euros sur un billet qui est de toutes manière hors-de-prix - encore une fois, merci le monopole.
Ils ont tiré profit du meilleur du web 2.0 pour créer une plateforme de revente de Prem's, appelée www.trocdesprems.com.
Le plus drôle, c'est qu'ils ont presque repris la typo de Prem's pour leur logo, et ça c'est un beau pied de nez!
On remplit les champs d'information, on scanne les billets (plus vendeur), on propose un égal ou inférieur au prix du billet et c'est parti. Vendeur et acheteurs se cherchent et se contactent. L'idéal est que le billet soit anonyme pour ne pas risquer d'encourir une amende. Le business model? La publicité, tout simplement. La plateforme reste en retrait et laisse les internautes s'arranger entre eux. Au final : des billets moins chers pour tout le monde et plus de flexibilité. On peut acheter plus tôt dans l'année, et donc à prix plus raisonnable puisqu'on peut espérer les revendre si besoin.
Les consommateurs ont pris leur revanche. Le marché parallèle idéal : marché d'occasion mais pas marché noir.