Les séries originales OCS ont souvent été des sources inépuisables de surprises. Arnaud Malherbe (Chefs) et Marion Festraëts (Chefs) imaginent un monde où le rire est interdit. La science fiction prend ici le pli de la comédie avec cette société saugrenue où malheureusement on rit peu et où l'histoire a parfois du mal à convaincre. Certaines scènes, absolument absurdes sont délicieuses (comme ces deux gardiens du " non-rire " qui tentent de faire rire par tous les moyens les employés de cette société) mais la relation principale entre Steph et Céline ne fonctionne pas complètement. Rictus a clairement besoin de faire éclore quelque chose et ce malgré le talent de son casting plutôt séduisant. Rictus est le genre de série qui aurait peut-être été bien mieux inspirée sous la houlette d'un Quentin Dupieux tant l'on retrouve à de nombreuses reprises ce goût pour l'absurde et la science fiction. Que cela soit les adultes ou les enfants, personne n'a le droit de rire dans cette société et forcément dans Rictus, de nombreuses choses sont sensées prêter à rire.
Dans un monde où le rire est interdit. Steph, employé et citoyen modèle, déclenche à son insu l'hilarité de Céline, sa stagiaire. Traqué par la police anti-rire, kidnappé par un groupe de rebelles, Steph sera-t-il l'"élu", celui par qui l'éclat de rire général arrivera ?
Pour une comédie, je dois avouer que j'attendais un brin plus d'ambition. Si visuellement j'aime beaucoup les décors et les costumes pop, Rictus pèche un peu plus sur son écriture. Ce n'est pas totalement raté mais l'on sent que la série manque de moyens pour aller au bout de ses ambitions. C'est dans ce genre de moments plus faibles où Rictus plonge dans une certaine forme de farce pas toujours digeste pour rendre son univers sympathique. Il y a certaines choses qui fonctionnent dans ces deux épisodes comme l'équivalent des alcooliques anonymes mais pour le rire, les gardiens du " non-rire " qui tentent de tout faire pour créer l'effet inverse chez des employés, et surtout des seconds rôles réussis. Youssef Hajdi fait plaisir à voir dans Rictus, bien plus que Fred Testot, finalement assez morne et ennuyeux dans son rôle de Steph. Avec un point de départ aussi absurde, je dois avouer que j'attendais un peu plus de la part de Rictus. Ce n'est pas spécialement convaincant mais la courte durée des épisodes permet d'éviter de s'ennuyer et donc de passer petit moment, au gré des gags.
Après deux épisodes, Rictus peut rendre curieux mais pas bien plus que ça. C'est le genre de séries que l'on pourrait prendre plaisir à découvrir un jour de diète sérielle. Parmi tout ce que OCS a pu proposer ces derniers temps, Rictus est pourtant l'une des séries les plus intéressantes sur le papier mais qui a du mal à déclencher ce pourquoi elle a été créée : le rire. A moins que le but était justement de faire en sorte que l'on ne rit pas, comme les personnages de la série le sont obligés par cette société dystopique.
Note : 5/10. En bref, LOL, qui rit, meurt.
Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023