Call Me Dad (Saison 1, épisodes 1 et 2) : trop bon, trop con

Imaginez votre meilleur ami sort avec votre mère. C'est l'histoire de Call Me Dad ou plutôt d'Emil, notre héros, qui a tout de l'homme parfait et qui accepte beaucoup trop de choses dans sa vie afin d'éviter les conflits. Si le premier épisode nous conduit petit à petit à la révélation qui fera basculer la vie d'Emil, cette comédie dramatique danoise porte un regard différent et étonnant sur l'amour et l'amitié. Ce qui fait la force de ces deux premiers épisodes vient clairement de l'alchimie entre Alex Høgh Andersen et Magnus Haugaard. Les deux se connaissent dans la vraie vie ce qui permet de tout de suite croire à leur amitié à l'écran. Mais ce n'est pas tout, Alex Høgh Andersen s'est inspiré de sa propre expérience personnelle pour raconter cette série ce qui donne un cachet supplémentaire et un sentiment de réalisme assez déconcertant. Les enjeux ne font qu'augmenter au fil des épisodes et du temps que l'on passe avec Emil. La série n'a de cesse de le mettre à l'épreuve. On s'attend à ce qu'il prenne les choses en main et dise stop mais pour le moment il reste sage et stoïque que cela soit avec sa mère, son meilleur ami ou encore sa petite amie qui ronfle comme un camion et préfère les vibromasseurs à la verge de son mec.

Emil, jeune danois de 25 ans, gendre plus qu'idéal, est prêt à tout accepter dans sa vie pour éviter les conflits. Y compris la romance entre sa mère et son meilleur ami.

Emil et Viktor sont amis depuis la plus tendre enfance et ils sont désormais associés dans une entreprise de traiteur qu'ils ont monté eux-mêmes. Si tout semble rouler pour eux, dès le premier épisode Call Me Dad met à l'épreuve ses personnages (notamment à cause de lait d'amande qui va rendre allergique un convive, ou cette employée casse bonbon qui à l'issue du second épisode aura porté plainte contre eux pour misogynie). Le premier épisode est assez léger avant de petit à petit planter des nuages au dessus de la tête d'Emil. Le scénario n'a de cesse de créer des situations pour le faire sortir de ses gongs mais il n'en est rien. Il reste pour le moment le gentil garçon qu'il a toujours été. Trop gentil. Forcément que tout cela nous prépare au moment où il dira stop et deviendra enfin quelqu'un qui prend soin de lui avant de prendre soin des autres. La colère d'Emil se ressent petit à petit au fil de ces deux épisodes sans pour autant la faire éclore.

Call Me Dad est assez intelligente pour préparer le terrain tout en créant des situations incongrues qui ont de quoi faire péter un câble n'importe qui (notamment Viktor qui ose demande à Emil de payer le restaurant alors qu'il vient de parler dans la réserve de sa mère qui lui met des doigts dans le cul). Il y a tout un tas de situations rocambolesques et amusantes dans un environnement réaliste. Call Me Dad ne cherche pas l'absurde mais l'humour par des situations que l'on sent vécues. Même la relation d'Emil avec sa petite amie à l'humeur changeante, démontre une fois de plus à quel point on veut pousser à bout notre héros. Call Me Dad est l'une des meilleures surprises que j'ai vu durant ce Festival Séries Mania 2023 pour le moment et j'ai déjà hâte de voir ce que le reste de la saison va bien pouvoir nous réserver.

Note : 8/10. En bref, une comédie noire où le héros, aussi attachant soit-il, nous donne envie de se battre avec lui.

Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023