Voici le quatrième album du quatuor Algiers et, apparemment, le groupe était en pleine explosion, sur le point de se séparer quand il a enregistré ce qui allait devenir Shook – une œuvre amplement tournée vers leur ville natale et dont ils sont désormais fiers, telle une sorte de périple en 17 jours qui à la fois commencerait et se terminerait chez eux, à Atlanta.
Il s’agit d’une sorte de caverne d’Ali Baba, un œuvre qui éblouit au sens propre comme au figuré : cela brille de partout, tellement, qu’on ne sait plus où regarder. Puis, comme lors de la visite de musée empli de chefs-d’œuvre, il nous faut nous rendre à l’évidence : on ne pourra voir chaque chef-d’œuvre et l’apprécier si on ne prend le temps de s’y arrêter. Et il nous faudra revenir visiter le musée une ou d’autres fois pour en poursuivre la découverte. Alors les joyaux réussiront-ils à nous émouvoir.
En 17 chansons, Algiers nous emmène dans un univers où les frontières sont en permanence traversées pour distiller du rap, du gospel, du rock, de l’électro, du punk, du dub, de l’indus, du spoken word, du field recording… Oui, ça part dans tous les sens, mais toujours avec un focus qui apparaît à chaque fois plus évident. Shook est de prime abord un véritable cyclone, mais s’avère finalement très vite être une spirale enivrante capable de nous faire vibrer sur des rythmes sans cesse distincts.
Une petite heure s’écoule, et on se dit qu’on a rarement entendu un album comme celui-là, à la fois sombre et luminueux, avec une liste d’invités incroyable, et malgré tout une cohésion tout bonnement monstrueuse.
(in Heepro Music, le 19/03/2023)
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