Lecture de Thomas King : L'herbe verte, l'eau vive

Par Bouchondesbois @Bouchondesbois

Un roman fantaisiste pour passer l'hiver, rien de mieux ! A condition de bien s'accrocher et d'accepter de se laisser entraîner par un récit ancré à la fois dans la réalité et dans l'absurdité.

Au départ, on croirait qu'il s'agit d'une histoire quasi-banale, on suit le quotidien dans une réserve d'indiens, du moins, ce qu'il en reste, les traditions qui se perdent, la modernité qui rattrape leur univers...et puis, on plonge avec un narrateur inconnu dans la genèse du monde, sa création, et ses différentes versions...et encore une autre histoire, celles de quatre vieux indiens, qui portent des noms de personnages de romans, et qui veulent changer les choses, à leur mesure, en commençant par inverser le synopsis des vieux westerns où les cowboys les massacrent toujours et aussi par changer la veste de Lionel, un vendeur de télévisions d'origine indienne... Comment donc résumer trois romans imbriqués les uns dans les autres, et qui pourtant suivent chacun une trajectoire différente ?

On se laisse porter par la narration, rassurée par les propos de MArgaret Atwood en quatrième de couverture "Thomas King est un conteur hors-pair extrêmement talentueux" (voir nos articles sur "la servante écarlate" et "le dernier homme", publiés chez Robert Laffont). Mais au fur et à mesure des quatre cents pages, passer d'un récit à un autre peut commencer à nous lasser, surtout qu'il se répète à plusieurs reprises...cependant l'intrigue principale recadre le tout, et comble le lecteur désireux d'entrer dans une réserve indienne en tant qu'observateur : au croisement de la tradition et de la modernité, vous trouverez les personnages du livre de Thomas King, qui regorge de culture historique sur les inégalités et crimes commis envers les indiens. 

références : Thomas King l'herbe verte, l'eau vive Albin Michel collection terres d'Amérique, env.430pages, grand format, 22.90€