Récit - 90 pages
Éditions JOU - janvier 2022
Entre Castries et Le Crès, dans l’Hérault, une voie ferrée voyait passer des trains entre 1882 et 1970. Après sa désaffection, certains tronçons ont été déferrés, mais pas tous, et ces rails survivent enterrés ou abîmés à l'air libre. Comme un aventurier contemporain, il part à la recherche des indices de ce lien passé, de cette vie ferroviaire.
Déambulations et questions, décryptage et divagations, il erre et distille ses pensées et les indices qu'il a pris en photo. Les rails ont souvent inviter à la poésie. Ici ils sont mémoire enfouie, traces du passé, tantôt recouverts de bitume, d'immondices, d'encombrants ou envahis par la végétation. Parfois ils se révèlent à nouveau, faisant éclater le goudron au-dessus d'eux, s'effritant par l'oxydation et l'absence de passages de roues. Et puis il y a les données auxiliaires, les poteaux en béton qui subsistent, parfois un ancien feu de signalisation, des panneaux rarement, des symboles et des lettres...
Extrait :
"À la gare de Vendargues, 50 ans après sa désaffection (1970), je pose qu’une année écoulée sera représentée par une seconde dans l’intervention que je vais mettre en action : 50 secondes pour 50 ans.
Les signaux ferroviaires, je les chercherai dans une inutile tension oculaire : ils ont disparu. Le tableau Lecat ne renvoie à plus rien de tangible, sinon à lui-même comme métaphore de la disparition de signes. Dans cet effort pour, malgré tout, chercher à les voir, s’impose à moi la notion de seconde d’arc, subdivision de la minute d’arc, mesure angulaire que les ophtalmologistes utilisent pour mesurer l’acuité visuelle."Ses divagations sont parfois techniques, et il se plaît à faire des analogies dans le temps ou dans l'espace. Ce n'est pas anodin si l'espacement entre les rails est d'1,435m comme à quelques encablures de là sur la Voie Domitienne comme on peut le voir à Ambrussum avec les ornières de la voie pavée de l'oppidum. Je ne traverserai plus ces voies familières sans penser à ce qu'elles peuvent témoigner du passé. Les vestiges de notre ère anthropocène sont déjà parmi nous. Ce livre singulier très personnel révèle un regard poétique, analytique et très libre.L'avis de Charybde27 - le blogBlog de l'auteur