Ces clients ont alors paniqué : « Si ma banque d’une part vend autant d’obligations d’un coup et que d’autre part elle n’est ensuite même pas capable d’aller lever deux milliards sur les marchés pour équilibrer ses comptes… ça ne présage rien de bon ».
Conséquences : ce ne sont pas moins de 42 milliards de dollars de retraits qui sont demandés par ces mêmes clients en quelques heures. Résultat : Incapable alors d’honorer ces demandes, la SVB se retrouve en « bank run », comprenez une crise de liquidités. La banque se déclare en faillite quelques jours plus tard seulement.
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Pour le moment et compte tenu des informations dont nous disposons à ce jour, la réponse est clairement non. C’est un accident isolé, à fortiori car lié aux choix de gestion pris par la direction de la banque de trop se concentrer sur un seul type d’obligations et donc d’être trop exposé aux risques de hausse de taux. Cela ne veut pas pour autant dire que cela ne se reproduira pas. Le véritable risque majeur serait de voir d’autres clients de banques régionales, similaires à SVB, quitter leur banque pour une plus grosse, plus régulée, plus solide. La preuve, on a vu qu’une autre banque régionale californienne : First Republic Bank a perdu 62% en bourse ce lundi 13 mars.
L’onde de choc constatée sur les valeurs bancaires françaises vendredi dernier est évidente et compréhensible, mais il n’y a, pour le moment, aucune inquiétude à avoir pour nos banques en France ou en Europe. SVB n’a pas de License bancaire européenne, n’est pas exposée au secteur immobilier et nos banques françaises ne sont pour ainsi dire pas en relations d’affaires ou interbancaires avec SVB. Il n’y donc, à priori, pas de raison de craindre un effet de contagion de type systémique ou une propagation pour le secteur en France ou en Europe.
A propos de l'auteur : Karl Toussaint du Wast est co-fondateur de Netinvestissement.