Alors je m'adaptais
En fonction des cartes
Cornées et tremblantes
(pleines de sueur)
A force d'avoir été jouées.
Je parcourais la ville
-elle m'appartient-
à la recherche d'un tabac
encore ouvert.
J'avais plus qu'un rhume
et la souffrance physique
(et l'autre, la pire)
remontait en moi
comme une ancre.
(Sans parler d'une vilaine ampoule
au pied qui m'élançait à chaque pas)
Ma face devait se tordre
alors je marchais encore plus sûr.
Rien n'avait d'importance
Et je me concentrais juste
Pour rester debout.
Mon paquet de clopes en main
Et serrant la monnaie pour ne pas la perdre
Je regardais quelques vitrines
Fades alors que la fontaine près de la
gare me semblait gigantesque.
Je suis
Cette ville
M'appartient.
Bon Dieu
J'ai besoin
D'une bière
Faisons une halte
Dans la descente.
Le barman
M'appelle par mon prénom
(C'est que j'ai
mes habitudes ici
combien de tard-le-soir solitaires
m'a-t-il vu
seul avec du papier
à épancher ma souffrance
dans l'alcool)
L'horloge me pointe du doigt
et j'ai l'image
de la femme-féline
(la douceur la bestialité le feu autant que l'alcool tasse à café amour sexe cinéma encore voix tendresse félicité sommeil fellation étreinte
et le chat qui ronronne)
Il est 20h11
Je suis encore
Certainement en retard.