Scream VI // De Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett. Avec Jasmin Savoy Brown, Melissa Barrera et Jack Champion.
Je suis un grand fan de Scream depuis que le premier opus est sorti. J'étais donc plus qu'heureux de voir le cinquième film sorti l'an dernier. Pour autant, j'ai été plus que déçu de voir l'inutilité de la suite et son manque cruel d'inspiration (en dehors de deux ou trois scènes assez bien troussées). Je suis donc parti vers Scream VI avec l'envie de voir quelque chose de neuf. Après tout, on quitte Woodsboro pour New York en plein Halloween donc cela aurait pu être réellement palpitant. Mais il n'en est rien. Si par moment Scream VI est inspiré par ses propres références dans lequel il s'enferme trop, c'est le manque cruel d'enjeux de ce sixième volet qui failli à sa réputation. Le fait que l'on nous dise au début du film que désormais tous les personnages, même les héros, puisque nous sommes dans une franchise, sont dispensables alors on pouvait espérer au moins la mort d'un personnage emblématique de cette nouvelle mouture. Mais non, tout le monde survit même ceux qui se font poignarder des dizaines de fois.
Après avoir frappé à trois reprises à Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d'Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans Big Apple, mais dans une ville aussi grande que New-York personne ne vous entendra crier...
Scream VI prouve surtout que la saga n'a plus grand chose à raconter si ce n'est répéter des schémas aléatoires sans logique. C'est amusant par moment mais un brin trop lassant à d'autres. Notamment car Scream VI souffre de pas mal de défauts. Le premier c'est New York. Cette version en carton pâte tournée à Montreal ne permet pas de réellement apprécier les décors new-yorkais (qui sont ici totalement absents). Dommage car New York, le vrai New York, aurait pu être un très joli terrain de jeu à ciel ouvert. Il y a plus de budget mais cela ne se voit clairement pas dans les décors (même le showdown final se retrouve étriqué dans un lieu poussiéreux d'hommages aux précédents volets). Le second défaut c'est le retour de Hayden Pannetiere. J'ai beaucoup aimé le quatrième volet de Scream mais cela n'a jamais été son personnage que j'ai préféré mais celui d'Emma Roberts en tueuse folle qui durant toute une scène maquillait le meurtre de Sydney comme une agression.
Hayden Pannetiere joue très mal dans Scream VI et cela n'arrange donc pas vraiment le résultat final. Melissa Barrera, nouvelle héroïne de la formule Radio Silence, s'en sort plutôt bien et parvient à développer son personnage et sa personnalité durant le récit. C'est cette partie plus humaine de Scream VI que j'ai préféré même si cela ne casse pas trois pattes à un canard. Jenna Ortega (Mercredi) se retrouve donc de son côté dans un rôle de plante verte qui éclot seulement dans le dernier quart du film. Dommage car ce sont des personnages sensés remplacer les anciens. Scream VI enchaîne aussi les références aux précédents films que cela soit par des dialogues peu inspirés ou par des décors et éléments de décors des précédents volets. Jouer sur la nostalgie n'est pas forcément une mauvaise chose mais cela n'est jamais vraiment palpitant non plus car c'est mal amené dans le récit.
A vouloir des meurtres plus gore, Scream VI en oublie complètement d'être à la hauteur. Il y a des moments malins et d'autres beaucoup moins dans ce film qui n'arrive pas à raconter grand chose ni même à justifier son final prévisible (on voit rapidement venir qui seront les tueurs avant même que le film n'ait réellement démarré à nous questionner). Cette franchise rincée jusqu'à plus soif mérite bien mieux que ce que l'on a depuis deux opus maintenant...
Note : 4.5/10. En bref, meilleur que le précédent, Scream VI n'arrive pourtant pas à faire éclore quoi que ce soit au milieu d'un New York en carton canadien et de dialogues peu inspirés.
Sorti le 8 mars 2023 au cinéma