2025 déjà en ligne de mire un sérieux candidat se dévoile.

Par Chroma @Chroma_France

Le Bocuse d’Or est à un tournant. Depuis 20 ans que nous en décryptons les péripéties, nous nous rendons bien compte qu’arrive un point d’inflexion.

Le point haut est peut-être déjà derrière nous car la dernière session, 2023, n’a pas été un grand millésime, les compétiteurs déclinant leurs gammes au piano d’après un solfège bien appris pour coller à la notation, une musique minimaliste sans entrain ni fantaisie, qui n’ose rien. Cette inflexion vers un « appris par coeur » enlève de l’appétence au concours. Tout le monde l’a bien compris aujourd’hui :

  1. Le Bocuse d ‘Or est dominé par les Scandinaves qui en maîtrisent les codes session après session. Seuls pays arrivant encore à s’immiscer dans cette récitation sont la France en 2021 (avec quelqu’un du sérail qui a participé à leur établissement) et la Hongrie en 2023 (grâce à un habitué du concours qui leur chuchote, le Danois Rasmus Kofoed, Bocuse d’or 2011 un de ceux ayant la plus grande expérience d’un championnat auquel il a participé 5 fois lui-même).
  2. Tous les autres pays ont décroché, la France parce qu’elle pratique une cuisine d’étoilés docte et suffisante, ayant perdu le liant entre yeux et papilles, le Japon parce qu’il cherche à suivre des règles étrangères qui l’amènent à abandonner ses racines, les Etats-Unis… Certaines grandes nations du culinaire, Allemagne, Espagne, Italie, ont abandonné depuis longtemps.

Même les Norvégiens, leaders au tableau des médailles, s’en rendent compte. Si l’on veut que le Bocuse d’Or perdure dans sa diversité, il faut que la compétition soit plus ouverte.

Prenant exemple sur le Danemark, qui a su hisser la Hongrie au très haut niveau du concours, la Norvège va pour 2025 conseiller le très prometteur Mathew Leong, de nationalité singapourienne. Ceux qui suivent ce blog le connaissent déjà car sa prestation en 2021 avait forcée l’admiration. Fort de l’expérience acquise, Mathew revient avec des ambitions plus affirmées. A Singapour où il est déjà une star, en Norvège où il co-pilote le restaurant Re-naa, propriété de l’ex-coach du Bocuse d’Or Norvège et considéré comme le meilleur restaurant du pays, bientôt à l’international selon Forbes qui l’a inscrit dans le récent « 30 under 30 » Europe. Un futur protagoniste de sa génération que nous-mêmes, Chroma France, avons décidé de soutenir sous l’égide de la marque Haiku. Le chef au concept déjà bien réfléchi pour l’avenir, est immédiatement tombé amoureux du couteau Haiku Blue Carbon, un couteau au carbone noir, qui est en phase avec son logo ; car Mathew Leong a de la suite dans les idées, c’est loin d’être une aventure irréfléchie car pour exister au Bocuse d’Or il faut des moyens. Une cuisine d’une valeur de 400.000 € vient d’être construite à cet effet à Stavanger. Noire bien sûr. Cela met la pression.

Nous relaierons au travers de ce blog, la suite de l’intérieur. Le parcours de Mathew Leong, jeune chef qui veut bousculer la hiérarchie. Ce qui à ce jour peut apparaître comme hors d’atteinte, est au contraire porteur de message. Ces jeunes chefs apportent fraîcheur et punch à un concours cadenassé qui doit se renouveler au risque de sombrer dans la banalité.

« Nous avons besoin d’hommes qui sachent rêver à des choses inédites » (John Fitzgerald Kennedy, Dublin, 1963)