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Quarante-sept chaussettes - Elsa Dussert

Par Melusine1701

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Agathe est un drôle d'oiseau. C'est en tout cas ce que se dit Pépé lorsqu'il la voit par sa fenêtre faire sa drôle de séance de sport, tout de flashy vêtue, le long de la rue de Bonpertuis. Agathe, elle, se dit que c'est quand même bien bizarre que ce vieux monsieur lave et étende tous les jeudis quarante-sept chaussettes. Alors elle pose la question. Et de réponse en découverte, Pépé va lui raconter sa vie. Elle, la sienne. Autour d'un café, puis d'une tartine. 

Ce roman prend le pari de vous surprendre par son titre et ses premières pages. Deux personnages un peu barrés, avec des habitudes farfelues dont on sait qu'elles montrent à la fois une caractère complétement décalé, quelque chose de très vivant, mais aussi quelque chose d'un peu marginal qui implique une forme de solitude. Et ça, j'adore. De rencontre en rencontre, de jeudi en jeudi, la vie de ces deux originaux va nous être dévoilée, avec ses petites trouvailles, et vous apprendrez comment rédiger une petite annonce efficace, ou composer une tartine avec une vraie signification. Prenez des notes.
Vous l'aurez compris, le gros point fort de ce roman, c'est ses personnages, très attachants, et le petit duo qu'ils forment en se poussant mutuellement à s'ouvrir aux autres et à s'enrichir à leur contact. On passe du rire aux larmes, de la curiosité à l'enthousiasme, et c'est un plaisir de les suivre dans leurs découvertes du monde, des mots et de la cuisine et le tout, la plupart du temps, sans quitter leur salon pendant les deux premiers tiers du roman. On a l'impression d'être invité à prendre un café avec eux pour refaire le monde. Une pause. 
L'intrigue reste, en conséquence, un peu en retrait pendant cette partie, et c'est peut-être le seul bémol que je mettrai à ma critique, mais qui ne m'a pas empêchée de tourner les pages avec grand plaisir jusqu'à la fin. L'écriture est belle. On joue avec les mots, avec les symboles, avec les références, avec les sonorités. On sent les personnages la bouche emplie à la fois de poésie et de chocolat. On les accompagne dans des lieux aussi insolites qu'oniriques, aussi lointain que juste la porte à côté, mais tous aussi riches.

La note de Mélu:

Note 4

Un mot sur l'autrice: Elsa Dussert (née en 1985) se définit comme une rêveuse hypersensible, amoureuse des histoires de gens. Quarante-sept chaussettes est son premier roman.


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