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Frontières du printemps

Publié le 11 mars 2023 par Onarretetout

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La 25e édition du  Printemps des poètes commence aujourd’hui. Le thème retenu cette année est « frontières ». Il y a plusieurs façons d’appréhender cette notion, comme vous pourrez le lire dans le livre de Sophie Nauleau, des frontières et des jours (éd. Actes Sud). Aujourd’hui, cependant, c’est dans un autre livre que j’ai cherché l’idée de frontières, peut-être plus l’idée d’ailleurs, de départs, de mots d’autres langues. Dans le livre d’Ito Naga, Je sens (éd. Cheyne). Un livre qui commence au Japon, qui prend des trains, qui scrute l’espace, suit les oiseaux migrateurs au moment de leur envol. Chaque paragraphe y est numéroté et commence par ces deux mots : « Je sens ». J’en ai retenu trois :
70. Je sens en entendant un chant d’oiseau devant la fenêtre de ma chambre d’hôtel, que je suis dans un pays chaud. (…)
228. Je sens un peu plus, un tout petit peu plus, l’espace interplanétaire quand j’imagine l’ensemble du globe lunaire en regardant un simple quartier de lune.
355. Je sens que je me trouve sur une ligne de vol d’oiseaux. Les soirs d’été, il en passe des dizaines qui repartent vers l’ouest. Vers la mer.

Vous l’avez deviné : je vous invite a écrire trois paragraphes de la même façon : commençant par « Je sens » et dont le texte évoquera une frontière, celle que l’on franchit pour aller ailleurs ou celle qui interdit le passage. L’étymologie de « frontière » vient d’un terme militaire où il s’agit de « faire front », ce qui a donné l’idée de « bordure d’un territoire ». Vous pouvez aussi trouver d’autres idées en lisant le livre de Philippe Claudel, De quelques frontières (éd. Paulsen), présenté ici.

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Exemple :
Je sens que la rivière qui traverse la petite ville de mon enfance a sans doute été ma première expérience de l’idée que ce qui se passait sur la rive gauche devait rester secret pour la rive droite.
Je sens que d’avoir appris d’un enfant la mort d’Édouard Glissant à un moment où j’étais en Martinique m’a marqué plus profondément que si je l’avais su par les réseaux dits sociaux dans mon appartement.
Je sens qu’il n’y a pas que « la forme d’une ville » qui « change plus vite, hélas, que le coeur des humains », comme l’écrivait Baudelaire, mais que les régions, les pays même, ne demeurent pas tels qu’aux premiers jours durant un siècle, une génération.

C’est à vous main tenant. Composez selon les exemples précédents vos paragraphes évoquant les frontières et commençant par « Je sens » et postez-les dans les commentaires ci-dessous. Merci.


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