"Unique, parce que nous lui donnons vie tous ensemble"
Quel slogan !
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A peu près au moment où, à la Porte de Versailles, à Paris, « notre » Salon International de l’Agriculture fermait ses portes, son équivalent argentin, ExpoAgro, ouvrait les siennes en pleine campagne, loin au nord de Buenos Aires, à San Nicolás, ancien lieu de villégiature des riches Portègnes de l’époque coloniale.
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La manifestation compte pour
entre autres sponsors une banque de la Province de Buenos Aires et
deux quotidiens nationaux très puissants que mes fidèles lecteurs
connaissent bien, Clarín et La Nación.
Elle n'est pas belle comme ça, Ovalie ? Superbe représentante
d'une belle race de vache auvergnate !!!
A défaut de se promener parmi
les stands des exposants, il n’est donc pas inintéressant de
comparer la communication des deux événements : l’un se
tient en hiver, à l’abri, dans les immenses halls d’un parc
d’exposition en bordure de la capitale, l’autre en été, en plein
air, avec quelques chapiteaux plantés dans un gigantesque terrain
vague loin de la mégalopole. L’un met à l’honneur une multitude
de paysans artisanaux aux accents chantants et aux problèmes
socio-économiques fleuves tandis que l’autre est le raout mondain
de richissimes propriétaires agraires qui produisent d’abord et
avant tout pour l’exportation afin de donner à manger des gros
billets verts à leurs ventripotents comptes en banque menacés cette
année par une sévère sécheresse estivale. L’un met l’accent
sur tous les animaux de la ferme et la grande variété du patrimoine
gastronomique du pays, l’autre mise tout sur la technologie et les
machines agricoles dont l’Argentine est l’un des grands pays
industriels mondiaux…
Plaine page de publicité placée dans Clarín aujourd'hui
avec le programme de la journée
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Hier, le secrétaire d’État
à l’Agriculture, dépendant du super-ministre de l’Économie,
s’est déplacé pour inaugurer ces modernes comices agricoles (les
présidents de gauche snobent cette manifestation réactionnaire) et
dans la foulée, la foire s’est transformée en dernier salon où
l’on cause pour candidats de droite venus rendre visite à leurs
prescripteurs électoraux en vue des prochaines consultations qui se
tiendront entre août et octobre pour renouveler l’exécutif et le
législatif aux trois niveaux : national, provincial et
municipal.
Pour un peu, avec cette couleur orange, on pourrait se croire en Ukraine !
Página/12 ne mentionne
même pas l’exposition saint-nicolaise dans ses colonnes, préférant
annoncer d’ores et déjà une manifestation du modeste secteur
agricole familial et indigène qui investira vendredi prochain la
Plaza del Congreso (sous les fenêtres des parlementaires nationaux),
avec un large choix à bas prix de fromages artisanaux, de poissons
tout juste sortis de l’eau et de fruits et légumes de saison. Eux
ont pour première ambition de nourrir le pays et ils le font plutôt
bien, malgré leurs confrères réunis ces jours-ci à San Nicolás
qui, dès qu’ils occupent les palais de la République, s’efforcent
de leur mettre des bâtons dans les roues et ils y réussissent
plutôt pas mal.
L'affiche la plus bucolique de toutes
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Au centre, la photo de l'inauguration
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Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa qui rapporte l’effort annoncé par le gouvernement pour aider les entreprises agraires à acheter du matériel
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Naciónvisiter le site Internet de la manifestation (qui dispose aussi de tous les comptes nécessaires sur les réseaux sociaux).