Les vacances aidant, je ne me suis malgré toujours pas mué en un militant bisournours où nous, socialistes, vivrions dans un monde merveilleux et fantasmagorique, repliés sur notre quarteron de dirigeants adulés et enviés…
Hier est sorti un nouveau sondage publié par Marianne2 en reprenant la configuration de la présidentielle 2007. Après un an de sarkozysme où l’incompétence le dispute à une casse sociale idéologique sans précédent ; Le constat est malgré tout sans appel… le Parti Socialiste s’enlise et ce malgré des municipales qui lui ont été favorables. Aujourd’hui, c’est Ouest-France qui sort le sien, assez surprenant et pas si contradictoire qu’on peut le penser, le PS ne s’oppose pas assez.
Au final, à travers la lecture de ces deux instantanés de l’opinion, il nous est renvoyé l’image d’un parti peu audible tant dans ses critiques que dans ses propositions, en somme ce que de nombreux blogs et militants reprochent à nos instances.
Dans ces conditions, le congrès de novembre peut constituer une opportunité intéressante pour reposer les bases d’un parti politique capable de constituer une alternative solide à la main mis sarkozyste. Cependant à l’heure actuelle, nous sommes très loin du compte surtout si on se réfère aux seules contributions des leaders autorisés. Non que les propositions concrètes manquent mais le problème me semble ailleurs et réside dans une incapacité à redéfinir un corpus idéologique solide.
Force est de constater que seule la contribution Utopia se situe sur ce terrain avec une réelle effort de cohérence. Comme les signataires (et j’aurais pu la signer), je pense que l’heure n’est plus à la question de l’adaptation du capitalisme mais bien de son dépassement, conviction renforcée par la prégnance d’une crise environnementale qui n’est encore que devant nous. Une fois cette réalité fixée, c’est bien les problématiques de croissance et sa viabilité à long terme pour nos sociétés. Oui une croissance infinie dans un monde fini relève de l’équation impossible or à la lecture d’une majorité de contributions, nous sommes encore loin du compte. C’est d’ailleurs bien à travers ce prisme de la croissance et de la consommation que s’articule cette valeur travail et pour lequel les socialistes semblent pour le moins timorée. Tout juste, si on revendique encore la réduction du temps de travail comme une avancée majeure, non comme un acquis mais comme l’un des aspects d’une « vrai » politique de civilisation. On ne le répètera jamais assez, c’est sa mise en œuvre qui a été mauvaise non son principe.
Sans cette déconstruction/reconstruction… à laquelle je ne prétends pas participer, le Parti Socialiste ne sera pas en mesure de prétendre à gouverner la France mais aussi à devenir un rouage important dans la redéfinition d’un « modèle » social-démocrate européen voire international .
De même, et cela sera l’objet de mes prochains papiers, ces mêmes grosses écuries sont pour ainsi dire aphone pour avancer les bases d’un grand parti en phase avec les exigences de démocratie et de transparence qu’on est en droit d’attendre aujourd’hui. On a l’impression d’un parti qui se sanctuarise à tous ses niveaux de participation.
Au final, de la refondation appelée par tous au replâtrage… le risque n’a jamais été aussi grand à quelques jours de l’Université de la Rochelle et j’espère que le triste jeu de ces dernières semaines évoluera enfin dans un sens plus positif.