Le choc de taux d’intérêt en 2022 aurait dû impacter sensiblement l’activité économique mondiale et freiner les pressions inflationnistes. A ce jour, l’effet est encore ténu même si nous pouvons imaginer qu’il y a un décalage normal entre une décision de politique monétaire et ses effets. L’économie américaine, en dépit d’aléas météorologiques puissants, ne faiblit pas même si le dernier chiffre de PIB a été légèrement révisé à la baisse. Mais on constate une importante reprise de la consommation en janvier, notamment à destination des services. Le taux d’épargne est toujours abondant en volume et le marché de l’emploi reste très solide.
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Compte tenu de la résilience de l’économie américaine et de la force du marché de l’emploi il est logique que l’inflation mette plus de temps que prévu à retrouver un niveau satisfaisant. La décélération est toujours là et devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, mais le rythme risque de se ralentir. La Réserve Fédérale doit surtout surveiller les salaires et l’emploi car elle veut à tout prix éviter l’ancrage d’une boucle prix-salaires. Il lui reste donc du travail à accomplir. Nous restons convaincus que la hausse des taux touche à sa fin mais deux ou trois hausses supplémentaires sont sans doute nécessaires avant une probable stabilisation. L’ampleur de ces hausses est incertaine, entre 25 et 50 points de base par remontée.
L’Europe est dans une situation assez comparable avec une croissance économique plus solide que prévu et une inflation qui fléchit moins vite qu’espéré. L’industrie européenne est en décélération depuis quelques mois mais la reprise récente du secteur automobile en Allemagne laisse augurer une amélioration prochaine. Les services sont toujours en expansion et contribuent positivement à la croissance globale. Sur le front de l’inflation on constate une diffusion plus globale de la hausse des prix, au-delà du simple effet matières premières. La Banque Centrale Européenne se retrouve dans le même dilemme que sa consœur américaine : éviter qu’une inflation structurelle se mette en place sans pour autant provoquer un déclin trop brutal de l’économie. D’où ce sentiment d’hésitation ressenti depuis plusieurs mois. La hausse des taux devrait toutefois, comme aux Etats-Unis, finir son cycle dans le courant de l’été 2023.
La réouverture récente de la Chine commence à impacter positivement l’économie, même si c’est encore un peu tôt pour en mesurer les effets. Les indices PMI rebondissent fortement et les services profitent pleinement du retour de leurs clients. La croissance chinoise bénéficiera indirectement à la croissance mondiale à court terme. En revanche elle pourrait entrainer une hausse prochaine des matières premières et notamment du pétrole. Encore des sujets de réflexion pour les Banques Centrales… Nous n’avons pas modifié récemment nos biais de gestion, avec une certaine prudence sur nos mandats modérés et équilibrés et une montée en puissance progressive sur nos mandats dynamiques.