De plus en plus les frontières entre cinéma, série et jeux vidéo se confondent.
Qui pourra par exemple déterminer à quelle famille audiovisuelle appartient « The Gallery » ? En tout cas, Paul Raschid aura assurément proposé l'objet le plus curieux du dernier festival anglais Ciné O Clock de Villeurbanne qui s'est déroulé la semaine passée.
The Gallery est en effet un film hybride entre cinéma et jeu, une expérience ludique- dans la lignée de ce que faisait en 1967 le metteur en scène Tchécoslovaque Raduz Cincera, dévoilait son « Kinautomat » à l'exposition universelle de Montréal ou encore la série Black Miror avec un épisode interactif en 2016 sur Netflix.
Entre le jeu vidéo et le long métrage classique The Gallery est un un thriller avec prise d'otages qui se déroule à deux époques, 1981 et 2021, toutes deux importantes dans l'histoire du Royaume-Uni.
Les spectateurs, armés de pailles fluos, doivent prendre des décisions importantes pour débloquer de nouvelles voies dans les lignes temporelles.
Le spectateur expérimente d’abord l’histoire d’une époque, avant de comprendre des faits similaires à l’autre époque. Pour 1981 chaque choix a des conséquences différentes, et pour 2021 il y a encore d’autres conséquences.
18 fins différentes et 150 chemins de décision et sont prévues , et la possibilité de choisir nous même le déroulement de l’histoire rend ce film encore plus captivant.
Ce film interactif est dicté par le public, ce qui rend l’attachement à l’intrigue et aux personnages encore plus touchant.
Comme le lieu est une galerie de peinture, on y parle de portraits, de ceux de Rembrandt tout comme de Léonard de Vinci et de peintres contemporains, mais on y parle aussi d’agitation sociale.
Autant en 1981 que en 2021 la situation de base est similaire : il va y avoir une livraison prévue d’un tableau très attendu et qui va attirer du monde.
Mais le soir au moment de fermer une dernière personne s’introduit à l’intérieur… et il y aura quelqu’un assis sur une chaise où il y a une bombe en dessous. Dans The Gallery, à chaque séquence, personnages et spectateurs se voient confrontés à deux ou trois options.
Lors de la première partie vendredi soir à Villeurbanne , les bâtons fluo se levaient majoritairement pour les choix les moins raisonnables.
Le sort des personnages, la survie de l'otage, semblait moins importer au public présent que le besoin d'actions et de rebondissements.
Et aussi étonnant que cela puisse paraitre, les choix avaient beau différer lors de la seconde partie située en 2021, le dénouement fut identique, de quoi se poser des questions sur notre libre arbitre !