L’éditeur présente Nathalie Handal en ces termes : « Une des grandes voix de la poésie contemporaine palestinienne, Nathalie Handal invoque la sensualité et le désir dans De l'amour des étranges chevaux. Elle vit actuellement à New York. »
Que sont les amours devenues ? Ce serait le leitmotiv de ce livre. Mais le mot amour peut prendre tant de chemins, de tours, de sens, de prénoms que je me suis laissé séduire par la musique qui court tout le long des pages.
Il est beaucoup question de chansons dans ce recueil. En voici quelques extraits. Écoutez.
Il ne s’agit pas d’une chanson.
Il s’agit d’une ruine, du crescendo qui s’éteint dans la voix.
C’est fort. C’est étroit. C’est calme
C’est une chose que nous connaissons — ça remue
Quand tu es prêt pour la musique il se peut que
chaque instrument autour soit cassé
Il n’y a pas d’autre eau que l’eau
pas d’autre chanson que la chanson
J’ai soustrait les bourdonnements de la chanson.
la musique devient plus forte, les mots plus clairs, la voix inhabituelle
en fredonnant des morceaux que nous n’écoutions plus
Nous avons chanté, levé les bras, rien de tel
ne nous était jamais arrivé avant
nous étions vivants dans la voix l’un de l’autre
l’unique mélodie qui reste
la chanson du renard,
dont on ne se souvient jamais
Qui a dit que nous devions être étrangers,
alors que nous écoutons la même musique ?
Hora
Déesse romaine de la beauté
Elle est celle qui cherche
des livrets de chansons
sur la nostalgie des tresses
où se cache la musique de la voix humaine ?
Et si les chevaux étaient ceux des cavaliers de l’apocalypse...
La traduction (texte original en anglais - États Unis) est de Samira Negrouche, une voix majeure de la poésie algérienne.