Curiosité littéraire du moment, le premier roman d' Emi Yagi met en lumière la place de la femme dans le milieu professionnel, dans la société en général et au sein de sa famille, tout en abordant également la maternité, la solitude et le renouveau.
Auréoloé du prix du meilleur premier roman au Japon, " Journal d'un vide" met en scène une jeune salariée qui s’invente une grossesse pour échapper aux tâches ménagères qui lui incombent injustement dans son entreprise alors qu’elle dispose des mêmes diplômes que ses collègues masculins.
Bien lui en a pris car son entreprise lui aménage son temps de travail. De quoi s’enfoncer dans le mensonge, initiant une profonde transformation d’elle-même
Une mécanique folle se met alors en marche tandis qu’une nouvelle vie s’offre à elle. Sa condition la protège désormais des heures supplémentaires, de la photocopieuse et de la machine à café. Elle peut enfin se reposer, suivre des cours d’aérobic prénatale, et même… assister à sa première échographie.
Alors que son ventre grossit et que la frontière avec la réalité s’estompe, une question demeure : jusqu’où cette « grossesse » peut-elle aller ? Car, au fur et à mesure que sa grossesse fictive progresse, la frontière entre le réel et le mensonge devient flou et on se pose sans cesse cette question : et si Madame Shibata était vraiment enceinte ?
Délicieusement caustique, Journal d’un vide est un récit plein d’audace et de surprises sur la maternité et la place des femmes dans le monde du travail. C'est frais, original tout en étant assez déstabilisant.
J O U R N A L
D ’ U N V I D E
E m i Y a g i
Robert laffont