On venait admirer les différentes races de bovins, les taureaux impressionnants avec leurs boucles soignées, gratouiller les têtes des brebis, surfer sur la cohue allant jusqu'à l'étouffement dans les escaliers menant au secteur des Provinces de France au moment du déjeuner, des commandes de vins un peu superflues …
Mais ce qui me passionnait davantage encore, c’était le salon de la machine agricole, situé alors juste à côté : des moissonneuses-batteuses gigantesques, des camions Berliet monstrueux, des machines à trier et calibrer les fruits …
En fait, j’aurais dû sans doute être un garçon et devenir ingénieur, si j’avais été meilleure en maths …
Somme toute, la fascination pour le monde agricole peut naître dans n'importe quelle famille hors de toute tradition terrienne, et c’est plutôt une bonne nouvelle pour assurer la relève de tous les exploitants qui vont prendre leur retraite dans les prochaines années.
Ironie du sort, mon époux a fait la plus grande partie de sa carrière de haut fonctionnaire au ministère de l’Agriculture, comme chef de cabinet de Pierre Mehaignerie puis directeur, en particulier de l’Enseignement et de la Recherche agricoles et, en fin de parcours, Inspecteur général de l’agriculture. La visite au salon revêtait alors un caractère de rituel, à la fois plaisir et obligation professionnelle.
C’étaient des journées épuisantes et délicieuses, avec le déjeuner gargantuesque devant un onglet à l’échalote ou une saucisse-aligot (ici, en 2012).
La vedette, cette année, est Ovalie, une superbe vache de l’Aubrac aux cornes en forme de lyre. Un voyage au centre de la France qui vaut le détour. Encore des souvenirs qui affluent !
Salon International de l’Agriculture, Porte de Versailles, jusqu’au 5 mars.