C'est une exposition qu'Isabelle partage avec Laura Loriers, deux artistes comme c'est souvent le cas dans ce lieu. Elles ont conçu l'affiche (ci-contre) ensemble. Elles l'ont déjà fait en septembre et cela s'appelait "Latence". Le projet évolue. Les petits cercueils forment aujourd'hui des tableaux, regroupés dans des cadres, des oeufs, un bocal. Des cercueils plus grands contiennent d'autres cercueils et, dans la vitrine, recueillent des gravures réalisées par Laura (j'y reviendrai demain). C'est comme si quelque chose se construisait, un chemin de la mort à la mort à la vie, qui passe par la création. Beaucoup de couleurs chez Isabelle, un peu d'humour et jamais l'idée d'une fin : ici un cercueil est ouvert au milieu d'autres fermés, un autre cercueil est en partance, il a déjà quitté le cadre. Dans le bocal en bas de l'escalier (je pense au bocal dans lequel Laura a placé un Petit Chaperon Rouge), les cercueils semblent s'être détachés d'une amarre ou peut-être sont-ils en train de chercher une issue... Et les voici dans un cadre carré qui fait de la rencontre une sorte de marine : des cercueils comme des barques prêtes à franchir l'Achéron. Sur des crânes, des toiles, dans des espaces contraints ou débordant des feuilles, les couleurs d'Isabelle ne se laissent pas enfermer !