Rare est le film dans lequel chaque séquence a quelque chose à savourer. Chez Carla Simon Alcarras est ce film.
Présenté en avant-première sur MUBI, le lauréat du premier prix du Festival du film de Berlin en 2022 est une chronique magistrale des défis d’un clan d’agriculteurs face aux décisions qui leur sont imposées. Face à l’assaut des pratiques agricoles industrielles ainsi qu’à la menace de perdre la terre qu’ils cultivent depuis des générations, les Soles luttent pour la garder ensemble.
Les préoccupations du film en langue catalane seront profondément familières en Inde, en particulier parmi les communautés dont la vie entière est construite autour de l’agriculture. Les rythmes de la terre sont intégrés à la manière dont les Soles et d’autres familles comme eux dans la ville titulaire marquent le temps, célèbrent les fêtes et définissent leurs liens les uns avec les autres. Même les chansons qu’ils chantent, transmises d’une génération à l’autre comme le sont les hacks de la moisson, ont germé du sol fertile.
Le film de 120 minutes commence par un jeu pour enfants sur le voyage dans l’espace. À la consternation d’Iris et de ses cousins, une énorme grue – très présente sur cette planète et bien plus effrayante que ses extraterrestres imaginaires – se profile à l’horizon.
Les Soles ont peut-être récolté des pêches pendant des décennies, mais ils n’ont aucun papier pour le prouver. Le fils de l’actuel propriétaire terrien veut remplacer les vergers de pêchers par des panneaux solaires – un commerce plus lucratif qui ignore les efforts déployés par les agriculteurs au fil des ans ainsi que les racines profondes qu’ils ont développées avec la terre.
À travers la crise, la réalisatrice Carla Simon – réalisant seulement son deuxième long métrage – examine les tensions au sein du clan Sole élargi. Au moins trois générations vont dans des directions différentes. Les enfants constatent que même eux ne sont pas exemptés par l’impact des panneaux solaires qui poussent comme des champignons à leur horizon.
Travaillant avec une excellente distribution d’acteurs, Simon, la directrice de la photographie Daniela Cajias et la monteuse Ana Pfaff créent un drame profond dans lequel les scènes passent de la rage au calme, des joies ordinaires au désespoir existentiel. Il est remarquable de voir à quel point les acteurs semblent être réellement liés, récoltant leurs produits une minute ou se chamaillant comme le font généralement les familles.
C’est épique à l’échelle – la saga de tout un mode de vie qui est sur le point d’être éteint – ainsi qu’intime dans son attention aux minuties du quotidien. Les petits moments – les fragments qui composent la mosaïque de sens, de mémoire et d’esprit communautaire – sont aussi profondément liés au sol pour les agriculteurs que le sont les pêches juteuses qui pendent des arbres, peut-être pas pour toujours.
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