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« The fabelmans 17h20 à convention On se retrouve à 17h15 au cinoche pour prendre les places où tu passes avant comme tu veux. »
Merci pour aussi la même raison celle d’avoir vu ce film et cette actrice et d’en être sortie a reculons de rester comme habitée obsédée par la rencontre de cette étoile filante. En sortant du film et de la salle la grande, bien pleine, pour un jeudi après midi au Pathé Convention j’ai entendu des applaudissements je me suis sentie américaine mère Père dépressive actrice re-fille fils à jamais avec aussi par moments comme l’impression d’avoir retrouvé la famille ultra sensible d’actrices comme Jean Seberg et Gena Rowlands « oh ,disais-je, comment pourrais je vivre, sortir de mon couloir d’étranglement, de vieille, d’isolée, sans le cinéma. Le cinéma dans ce film, le réel, la vie sont si liés, imbriqués et si différents mais ô combien un film peut éclairer nos nuits nos rancunes et nos frustrations. Nos chagrins aussi. Après ce film tant de choses paraissent à nouveau possibles…
Via Nicolas Maury
Michelle Williams est une immense actrice, autrice d’elle et de ses diffractions, de ses éclats, brisures, et désastres.C’est aussi une grande préférée dans mon coeur.Dans le sublime film de Steven Spielberg, « The Fabelmans » elle est somptueuse.
Son rôle, mais surtout elle… c’est l’actrice sensible, régnante, mais entamée, débutante encore, réinventée elle même, modeste et grandiose, transcendée, horizontale ( ah oui c’est certain, l’horizon doit être en haut ou en bas, en art, jamais au milieu, comme il est dit dans le film par David Lynch qui joue John Ford ).
Il y a des actrices, des acteurs qui suscitent des prix, des récompenses et d’autres qui suscitent des textes, des films, des peintures, c’est pas pareil. Michelle Williams… ❤️❤️❤️❤️❤️
Ce film m’a chaviré. C’est un chef-d’œuvre intime. Une réussite magistrale, et amoureuse. Paul Dano est renversant. Et les yeux de Gabriel Labelle, cette délicatesse, cette porosité… c’est extraordinaire.
Et aussi j’ai entendu Spielberg dire une phrase qui m’a enlevé le plus grand poids en moi, à l’heure de cette pression du « kiff » ; « L’inquiétude est mon moteur et l’angoisse est mon énergie. »
Merci Mr Spielberg…Pour ce film, ces rôles, ces vies, nous avons eu la même sorte d’enfance, le même souci de re-voir notre monde, pour l’aimer trop fort. Oui trop. Le cinéma. Les histoires mineures ou majeures on s’en fout. Le cinéma. Les actrices. Les acteurs. Les longueurs. Le temps. Les impolitesses. Les mensonges. Les sentiments de la vérité.
#thefabelmans #michellewilliams #stevenspielberg #pauldano #cinema #etincelle #tragedy #comedy #life
L’âge c’est dans la tête plus que sur le corps quand s’expriment la joie la passion ….. la sublimation déchirante ; la famille Asada comme la famille Fabelman m’ont fait voyager sur les cimes avec les horizons en bas comme en haut du cadre qui sont intéressants, au milieu c’est chiant…..
Je dirais gardez bien ce post, sa lecture pour APRÈS avoir vu The Fabelmans qui met en lumière tous les petits détails sur un axe principal : le doute et une écoute * comme visionnaire…. J’en dis trop je ne peux laisser cela en suspends. (*Une écoute avec les yeux…)
Via Mathieu Potte-Bonneville Henri Bergson défend à propos de la mémoire une thèse singulière : un objet de perception ne saurait être ensuite remémoré si dès son surgissement, il n’était déjà saisi à la fois par les sens et par la mémoire, « souvenu » sitôt que perçu, comme si le passé n’attendait pas de l’être mais, anticipant.sur lui-même, formait comme la doublure de toute expérience vive. De même, The Fabelmans de Steven Spielberg n’est pas seulement une autobiographie filmée, ni même le récit au cinéma d’un désir de cinéma aussi ancien que la vie même : c’est le dépli d’une vie où chaque événement aurait été vécu comme un plan à venir. La force du film toutefois tient à la façon dont, au moment même où il se présente comme un accomplissement, révélant sur pellicule un récit ayant vocation à l’être puisque la vie qu’il raconte en constituait le tournage, il introduit dans ce jeu réglé de l’anticipation et de la récapitulation l’ombre d’un doute et d’une douleur. Car de même que l’on ne peut s’empêcher de se souvenir, le jeune garçon puis le jeune homme sont et se savent animés face à toute expérience d’une pulsion de voir ce qu’elle donnera à l’écran, que Spielberg décrit comme un irrépressible désir de maîtrise : ce n’est pas seulement que son père fut ingénieur et sa mère artiste, lui du côté du savoir et elle des élans – ni même qu’ils ne cessent d’échanger ces rôles tant lui enveloppe sa raison d’une immense douceur quand elle témoigne, à l’égard de son propre chaos, d’une saisissante lucidité (Paul Dano et Michelle Williams, l’un et l’autre extraordinaires). Héritant de l’un et de l’autre, filmant les catastrophes avec méticulosité pour les revoir et les saisir, l’enfant vit sa vocation comme un rempart contre le désordre du monde et comme ce qui, lui étant échu, l’excède, le dépasse, le déborde. À l’un des personnages qui lui demande douloureusement pourquoi il l’a fait plus beau dans son film que dans la vie, Sam Fabelman répond : « peut-être que je voulais que tu sois sympa, ou peut-être pour que cela fasse un meilleur film – je ne sais pas ». Ce « je ne sais pas » bouleverse, aveu d’opacité au creux de cette mise en scène immensément classique et maîtrisée, écho d’une élection vécue comme sens et comme énigme où il n’est pas interdit – compte-tenu de l’importance de ce motif dans le film – de déceler une méditation sur la judéité, écho qui ménage dans ce récit de vocation, en lieu et place du tableau sans débord d’une vie devenue ce qu’elle avait à être, un trou d’épingle dans la pellicule et l’étrange détresse d’un « pourquoi moi ».