Ce titre, je l’ai en tête depuis que je suis sortie tout à l’heure de ma séance ciné pour aller voir « The Fabelmans » le dernier Spielberg donc.
Un rapide tour sur google, pour regarder si d’autres personnes ont eu l’idée de ce titre, me fait dire que j’ai été loin d’être la seule à avoir ce Steven devenu Spielberg en tête.
Et en même temps c’est bien, on est plusieurs à avoir eu cette inspiration collective.
Alors ce film me direz vous ?
« The Fabelmans » nous (ra)conte l’enfance puis l’adolescence de Sammy, un jeune garçon élevé dans une banlieue de Phoenix avec ses trois soeurs, par leur père ingénieur et leur mère au foyer (qui aurait pu embrasser une carrière de musicienne).
Dès le début du film, on voit une famille heureuse où Sammy est rapidement soutenu par ses parents dans sa passion pour les films. Même si on sent rapidement que derrière ce beau vernis se cache quelque chose de plus secret, de plus rentré, qui menace à tout instant de bouleverser cet équilibre familial fragile.
Est ce que j’ai aimé ! OUIIIII !
J’avais extrêmement hâte de voir comment le réalisateur avait pu faire une fiction de sa vie et plus particulièrement de sa découverte de sa passion pour les films.
Le film m’a conquis parce que déjà on retrouve certains thèmes de prédilection de Spielberg : l’enfance, la famille, l’identité, le rejet quand on est considéré comme différent, le côté outsider de son personnage, les fêlures invisibles au premier abord. Et puis son regard cinématographique teinté de magie sur le monde.
Les personnages. Michelle Williams qui interprète le personnage fantasque et à la fois tellement mélancolique de la mère Mitzi (quand je la vois parfois, je suis impressionnée par son chemin parcouru, je veux dire c’est quand même Jen de la série Dawson. La teenage série qui m’a donné tellement d’émotions durant mes samedis après midi à la fin des années 90). Paul Dano, le père qui malgré des apparences de stabilité et d’équilibre, sait que son couple tangue un peu trop par moment (idem quand je le vois, je repense parfois à son personnage d’ado tourmenté dans Little Miss Sunshine). Seth Rogen, le meilleur ami drôle de la famille, mais pas seulement.
Et puis les deux interprètes de Sammy enfant et adolescent sont excellents. On s’attache à eux (j’aurais voulu que la partie sur son enfance dure plus longtemps tellement je trouvais le petit touchant ) et on arrive très bien à saisir comment l’art et plus particulièrement leur désir de réaliser des films les transporte. L’émerveillement de découvrir quelque chose qui nous énergise accompagnée d’une peur de ce que ça pourrait donner par la suite et de ce que ça implique pour soi et pour les autres.
J’ai aimé la manière dont il nous raconte la naissance d’une envie artistique, l’art qui prend une place de plus en plus importante, les choix : suivre une voie toute tracée et prendre le risque d’être résigné et potentiellement malheureux, suivre une voie qui sort des sentiers battus et prendre le risque de se mettre ses proches à dos, d’être incompris. Il y a un moment du film où j’ai « reconnu » quelque chose en tant que personne créative, c’est lorsque Sammy fait face à des bouleversements personnels et qu’il vit des moments durs. Je me suis dit à ce moment là : ah, mais oui il ne filme plus, ça l’aiderait tellement pourtant, ça lui ferait sortir des choses. Ca a fait écho pour moi par rapport à l’écriture, lorsqu’à des moments de vie j’ai cessé d’écrire et que j’étais vite rattrapée par des spleens que je ne posais plus sur le papier. Et puis j’ai aussi eu souvent l’envie de filmer, je ne vous en dis pas plus, mais j’ai beaucoup d’images, d’idées en tête qui en plus de l’écrit, seraient fascinantes à mettre en vidéo.
C’était une vraie expérience de cinoche comme je les aime. La salle était blindée. Les rires, les exclamations, les applaudissements collectifs à la fin. J’adore ce genre de moment suspendu où je suis avec des inconnus dans une salle de ciné, mais que l’on vit des émotions en commun sur un film. Sur le générique de fin, le nom de David Lynch est apparu, mes voisins de rangée juste à côté de moi s’interrogeaient sur le moment où l’on avait pu le voir sur le film. Je leur ai répondu et ils étaient ravis. Même si ils ne s’adressaient pas à moi à la base ah ah. Le monsieur en partant, m’a dit Merci et bonne soirée ! J’ai trouvé ça trop mignon.
La musique de John Williams, parfaite comme d’habitude.
Voilà, donc si vous avez envie de vous faire une toile en ce début d’année, je vous recommande sacrément The Fabelmans.