Le climat devient un sujet de débat permanent, dans la vie personnelle et professionnelle des citoyens, mais les informations disponibles sont souvent imprécises, quand elles ne sont pas carrément fausses ou juste incompréhensibles pour le commun des mortels, parfois contradictoires et presque toujours anxiogènes. En fait, la communication en la matière, d'où qu'elle provienne, est tellement mal orchestrée que, selon toute probabilité, elle contribue directement au désintérêt et à la passivité des populations.
Face à cette situation, tragique au vu de l'urgence de la riposte au dérèglement, la mission que remplit le « Climate Brief » d'AXA Climate consiste donc essentiellement à expliquer à un maximum de monde les concepts essentiels, sous une forme accessible et abordable. Le raisonnement sous-jacent considère que, avant d'espérer leur faire prendre conscience des enjeux et les convaincre d'agir concrètement, il faut procurer aux intéressés une connaissance des mécanismes fondamentaux qui sont à l'œuvre.
Naturellement, pour atteindre un tel but, la matière première, à savoir l'expertise, ne suffit pas. Savoir la transmettre efficacement au plus grand nombre est critique… et beaucoup plus ardu. En l'occurrence, le choix d'AXA Climate se porte sur le média le plus populaire aujourd'hui, avec des séries de films courts (de cinq minutes chacun), combinant un discours extrêmement (et scientifiquement) rigoureux avec des animations humoristiques, de manière à maintenir l'attention de leur audience et optimiser leur assimilation.
Fidèle à son modèle d'affaires, la filiale éducative d'AXA distribue ces programmes en marque blanche aux entreprises, à l'intention de leurs employés. Sur les trois prévues annuellement (pour un total de 90 minutes de vidéo), une saison complète de six épisodes est d'ores et déjà mise en ligne, couvrant successivement des thématiques telles que les limites de la planète, les vagues de chaleur, l'adaptation aux changements (positive ou à impacts négatifs), l'éco-anxiété… Par ailleurs, tous les contenus produits sont systématiquement proposés en anglais et en français.
Bien que la démarche soit tout à fait louable, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur la pertinence de sa cible. En effet, s'il faut en croire les échantillons visibles librement, le propos s'adresse au grand public, sans spécificité par rapport à leur rôle dans leur organisation et, par conséquent, sans que sa diffusion par cette dernière ait un sens profond, ce qui risque de handicaper sa pénétration. Une diffusion sans restriction à tous les internautes serait préférable… Il resterait à trouver comment la rentabiliser.