Le plaisir de lire le monde les dimanches matin.
Lorsque j’étais étudiant, chaque dimanche je me retrouvais avec quelques amis dans un café pour passer une belle matinée. Ce café n’était pas très loin de l’endroit où j’habitais et pas trop non plus de l’hôpital où je travaillais.
J’avais pris l’habitude d’acheter un exemplaire du dimanche du quotidien Le Monde. C’était un des rares luxes que je pouvais m’offrir. Les étudiants, on le sait bien, on la bourse plate.
Et c’était avec un grand plaisir que je lisais des articles qui me faisaient rêver. Que de belles analyses ! Quels beaux styles que ceux des grands journalistes du Monde.
Les pages culturelles, les grands écrivains, les critiques de cinéma, les labyrinthes de l’économie, voilà ce qui suffisait à me rendre heureux durant toute une matinée, un dimanche matin, quelque part au Maroc, à Casablanca.
Je gardais, comme une précieuse relique, l’exemplaire du journal du dimanche pour le lire, puis le relire, durant toute la semaine. Quelle belle magie !
Malheureusement, progressivement, tout cet émerveillement disparaît
Dès la première phrase de l’article, je pouvais en deviner le reste. Non seulement l’article devenait prévisible, mais je constatais que son style était creux et insipide.
Une phraséologie standardisée, vide, utilisant comme les politiciens, la langue de bois.
Les titres, même s’il s’agissait de sujets différents, étaient construits selon le même modèle.
Des sous-titres, toujours structurés de la même façon.
Des paragraphes racoleurs qui accomplissent ce miracle de ne rien dire.
Je pouvais tout deviner de l’article, souvent, dès son titre.
Rien n’est plus triste, rien n’est plus désolant, rien n’est plus ennuyant que les articles d’un journal qui deviennent prévisibles.
ET SI UNE RUE N’EXISTAIT QUE POUR VOUS !
Les lecteurs en parlent sur MBS :
1 « J’adore. Bravo, c’est un joli ouvrage ! «
2 « C’est une idée originale, intrigante, et il y a beaucoup de douceur dans votre façon de traiter cette balade à travers les rues de Strasbourg. On est intrigué par la manière dont va évoluer le récit, on se laisse porter avec plaisir, attendant la révélation du mystère. Merci pour ce partage. «
3 « J’ai adoré votre récit. J’étais tellement captivée par l’histoire et l’imprévisibilité des événements. J’ai eu des frissons au moment de la rencontre des deux tourtereaux. Votre roman fera un franc succès si vous pensez un jour à l’adaptation cinématographique.
Mystère, magie et amour, je ne peux que recommander la lecture de votre ouvrage. Hâte d’en lire d’autre
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Mais pire encore, je me suis rendu compte que les journalistes ne possédaient pas les compétences nécessaires
Si le titre est racoleur, le contenu, lui, est strictement indigent. Tout se passe comme si l’auteur ne connaissait et ne maîtrisait son sujet.
Lors de la révolution iranienne, et l’avènement du chiisme, bien que ce journal ait écrit des tonnes d’articles sur le sujet, personne n’était capable de savoir ce qu’était le chiisme, ce qu’était le sunnisme, et quelle est la différence entre les deux. Je ne sais si l’auteur de l’article le sait. Voici la triste réalité d’un journalisme de surface.
Des journalistes qui transfèrent leurs idéologies et leurs angoisses dans leurs écrits.
Un autre point est l’implication des angoisses du journaliste dans ses papiers, à tel point qu’on peut parler de règlement de compte plus que de presse objective et impartiale.
Le résultat en fut est que dès que j’ouvrais ce journal, j’étais pris d’une aversion qui prévenait ma lecture.
Et puis, il y a ce genre de phrases qui revient inlassablement :
« Munie de son diplôme, elle alla à Paris »
c’est ennuyant et frustrant.
Bien des années après, peut-être 25 ans, par le fait du hasard, j’eus à lire un article du Monde. Je pensais qu’après toute cette durée, les choses se seraient améliorées. Voilà que je tombe sur ce paragraphe :
« Au Maroc, la colère contre la cherté de la vie monte à un mois du ramadan
Selon le Haut-Commissariat au plan (HCP), l’inflation a atteint un pic de 8,3 % à la fin 2022, avec un renchérissement de 15 % des prix des produits alimentaires.
Il est 10 heures passées. Les commerçants ont déballé leurs marchandises sur les étals du souk de Derb Ghallef, un quartier populaire de Casablanca, mais les clients tardent à affluer. Mina Brima, la cinquantaine, déambule au milieu des échoppes de volailles et des charrettes de légumes, le panier vide. « Tout est devenu trop cher, se désole cette habitante du quartier. Les tomates, les patates, les œufs… tout ! Si ça continue, ce sera la famine ! »
On pourrait penser que notre brave journaliste a écrit une nouvelle qui se passe à Casablanca. (Nouvelle au sens de roman court). Je ne sais quoi penser de ce journalisme.
Imaginez que dans dans mon blog, pour parler de l’économie française, j’écris ceci :
« Il est cinq heures du matin, Marcel écarta les cartons de son logis rudimentaire, prit une lampée de son vin rouge bon marché qui date de cinq jours, constata qu’on lui avait volé ses chaussures. Il s’adressa à son copain François, clochard comme lui et lui dit : la France vit dans la misère. »
Tout cela est lamentable, tout cela est désespérant. Lorsque les journalistes commencent à écrire cette façon, on peut dire que comme dans les tripots clandestins qui servent de salles de jeux, rien ne va plus.
© abdesselam Bougedrawi
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