Que reste-t-il du paysage ? Des horizons ? Des feuillages ? Des tableaux ? La nature ? Partout la main de l’homme et ses outils ont façonné ce qu’il voulait montrer, le décor de son existence. Il n’y a plus de nature sauvage. Qui se souvient que le mot même de sauvage a été dénaturé ? Il venait de la forêt (silvaticus, salvaticus, salvage), et la forêt c’était le dehors (foris, en latin). Le dehors est de plus en plus domestiqué. Dans les oeuvres présentées à la galerie Univer sous le titre « Pépinières, jardins », il n’y a pas de maison : souvent un espace vide dans la toile (le plus souvent sur la gauche) et des alignements ou des regroupements de formes évoquant les arbres, les végétaux. Comme si quelque espace était quadrillé et quelque autre espace restait disponible, restait à découvrir, restait à inventer, à écrire. Jeux de couleurs, de formes, de lignes, proposant un étagement ou un étalement selon le regard qu’on y porte. Et les mouvements qu’on y devine laissent penser aux changements à venir.
Les toiles qu'Olivier Marty intitule « Cévennes », présentes aussi dans l'exposition, sont d'une autre forme et d'une autre matière.
L'exposition est visible jusqu'au 11 mars 2023