entre les trames bridées d’une robuste légende
mon vers hésite au delà des pas
la route me happe à l’étincelant tournant
dans les mailles cahotantes où le mal engrenant
engloutit la clé de ma raison errante
malle vide abandonnée dans la brumeuse hôtellerie du sort
sur les routes — faut-il que je les parcoure toutes —
qui n’a pas encore trouvé sa dalle arrosoir de mélancolie
pourquoi t’ai-je quittée — de la prodigue tristesse marquée
que tu guérisses aussi vite que la parole du lumineux est vraie
l’oiseau à ta trace accroché de nuit élaboré
tête de flèche a glissé plaintif archet le long du rail
la nuit a éteint la vive distance en berne
versant des seaux de terre entre nos éveils de flamme se dresse
je ne puis pas t’écrire
je suis trop sale du mélange de sommeil de suie
que le train a agité pendant toute la nuit
dans la bouteille de la nuit
et pourtant les paysages juxtaposés aux solennelles indécisions des hanches
par mille détours de croupissantes ciselures te feraient comprendre
qu’entre l’amour et la maudite coïncidence
j’ai planté le grain de ton savoureux chagrin
mais nous sommes si éloignés de la chantante étreinte
qui unit à l’amitié la chair flexible de destins
les couloirs du wagon sont sales
les coussins se durcissent sous nos têtes comme nos têtes
et le pouvoir de celui qui nous envoie à travers le monde
en longues files d’orages migrateurs
dans ses canots et ses trains de calcinants sortilèges
annonce l’éclipse des voix au thermomètre de nos veines
vois nos veines
chahutés basculés sursauts que la balance entraîne
mais quelle obscurité soudain enlève les couleurs comme des chemises
aux collines voluptueuses
leurs chemises
la lumière de tes cheveux étouffe dans le tunnel
et le tunnel
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