Depuis 2016, le Cameroun est confronté à une crise socio-politique majeure dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Cette crise, connue sous le nom de crise anglophone, a été déclenchée par des revendications des populations anglophones, qui se considèrent marginalisées et discriminées par le gouvernement camerounais.
Les anglophones représentent environ 20% de la population camerounaise et ont leur propre système juridique, éducatif et administratif. Depuis l’indépendance en 1960, ils estiment avoir été progressivement exclus du pouvoir et des décisions politiques, et réclament un retour à un système fédéral.
Les manifestations pacifiques ont rapidement dégénéré en violences et affrontements avec les forces de sécurité camerounaises, qui ont été accusées de répression brutale et d’abus de pouvoir. Des groupes armés anglophones ont également émergé et ont mené des attaques contre les forces de sécurité et les civils.
Lire aussiCameroun - Crise anglophone : La fondation Ayah ferme ses portes à LoumLa situation humanitaire dans les régions anglophones s’est considérablement détériorée, avec plus de 700 000 personnes déplacées et des milliers de morts. Les infrastructures ont été endommagées, les écoles et les hôpitaux ont été fermés, et la crise a gravement affecté l’économie de la région.
Malgré les appels de la communauté internationale à une résolution pacifique de la crise, le gouvernement camerounais et les groupes séparatistes anglophones n’ont pas encore trouvé de solution politique durable.
En septembre 2019, le gouvernement a organisé un grand dialogue national pour trouver une issue à la crise. Cependant, les groupes séparatistes ont boycotté cette initiative, la jugeant insuffisante et appelant à un dialogue direct avec le président Paul Biya.
Lire aussiCameroun : La reconstruction du NoSo s’enliseEn mars 2020, le gouvernement a annoncé un plan de décentralisation pour les régions anglophones, qui devrait leur donner plus d’autonomie et de représentation politique. Cependant, les groupes séparatistes ont rejeté cette proposition, affirmant qu’elle ne répondait pas à leurs demandes pour une sécession complète.
La crise anglophone reste donc un enjeu majeur pour le Cameroun, avec des conséquences humanitaires et économiques dramatiques. Une résolution pacifique et durable de la crise nécessitera des compromis politiques et une volonté de dialogue de toutes les parties concernées.
En conclusion, la crise anglophone au Cameroun est une situation complexe et délicate qui mérite une attention continue de la communauté internationale. Les conséquences pour les populations anglophones sont dramatiques, et une solution politique durable est nécessaire pour restaurer la paix et la stabilité dans la région.
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