Un pluriel pour, sans doute, évoquer toutes les retrouvailles possibles, celle-ci en étant une parmi d’autres. Et c’est pourquoi les personnes présentes ne sont pas nommées mais désignées selon leur ordre d’arrivée : « celle-là », « celle-ci », « le premier », « l’autre », etc. Le tableau s’anime peu à peu : un buffet champêtre, des tartelettes, des regards échangés. Cette tentative de reconnaître celui, celle qui ont peut-être changé depuis l’école ou depuis la fin d’une association, une fin qui n’a pas été prononcée, certainement. Et bien sûr la tristesse : ne pas avoir mis les chaussures adéquates, se rendre compte qu’il manque plusieurs personnes du groupe d’avant, manquer la tentative de prendre la main qui ne s’est pas approchée. Et viendra le moment de la photo. Au moment où ce texte de Mariette Navarro est écrit, la photo n’est pas encore intégrée dans tous les téléphones portables. Quelqu’un sort donc un appareil numérique et tous d’entrer tant bien que mal dans le cadre. Il y aura du flou sur la photo et dans les souvenirs de ce jour. Mais quelqu’un, qui n’apparaîtra peut-être pas sur la photo, en aura fait le récit.
10 ans après la création de ce texte, la Compagnie l’Astrolabe (photo ci-jointe) a réalisé un enregistrement du texte, que vous pouvez retrouver ici.