L'édito du dimanche : l'Afrique du Nord s'affirme en organisant un des plus gros tournois du circuit Juniors

L'événement est tellement historique que son retentissement est mondial. À partir du 20 février, un tournoi Juniors de catégorie J500, autrement dit le plus grand échelon sur le circuit après les tournois du Grand Chelem, va débuter au Caire sur le site splendide du Katameya Heights Golf & Tennis Resort. C'est tout simplement la première fois qu'un tournoi d'une si grande ampleur est organisé en Afrique septentrionale, ce qui suscite l'enthousiasme de la fédération égyptienne de tennis, fière d'accueillir dans la capitale de son pays une compétition parvenant au même niveau que ces prestigieux tournois Juniors que sont le Banana Bowl, le Trofeo Bonfiglio ou l'Orange Bowl.
En y regardant bien, ce choix d'ouverture vers l'Afrique du Nord s'inscrit dans une certaine logique. Les performances de la tunisienne Ons Jabeur sur les courts du monde entier et la progression de l'égyptienne Mayar Sherif, aujourd'hui proche du top 50, sur la scène internationale, ont ouvert considérablement le champ des possibilités et donné envie à des milliers d'enfants nord-africains, originaires de Tunisie, d'Egypte, du Maroc, d'Algérie, de suivre les traces de ces championnes pour un jour, peut-être, leur succéder. Le temps de l'émancipation est arrivé pour cette région longtemps laissée sur le bas-côté par les instances du tennis, le choix du Caire pour héberger l'événement étant judicieux, tant pour le cadre offert par la Smash Tennis Academy que pour l'expérience que possède déjà le pays pour organiser des tournois, comme tous les ans par exemple à Sharm ElSheihk sur le circuit Future. C'est aussi, bien entendu, l'occasion rêvée pour les jeunes joueuses nées en Egypte ou les pays alentours d'acquérir de l'expérience et de bénéficier d'une meilleure couverture médiatique afin qu'elles puissent un jour prétendre aux mêmes aspirations que Mayar Sherif ou Ons Jabeur.
Cette première édition du Smash ITF Junior Tournament J500 a tout pour plaire. Hormis le cadre géographique et la qualité de ses courts en terre battue, elle a su s'attirer les faveurs de quelques-unes des Juniors les plus prometteuses du circuit, notamment celle qui sera à n'en pas douter la principale attraction du tournoi et grandissime favorite, Mirra Andreeva. Récente finaliste de l'Open d'Australie qu'elle a perdu à l'issue d'un match épique, la russe de quinze ans fait son retour à la compétition avec la ferme intention de remettre les pendules à l'heure. Elle ne sera évidemment pas la seule à nourrir des ambitions puisqu'elle devra compter sur la présence de joueuses venues pour contrecarrer ses plans, comme ses compatriotes Alevtina Ibragimova, Anna Sedysheva et Anastasiia Gureva, l'italienne Federica Urgesi, l'autrichienne Tamara Kostic, la serbe Mia Ristic ou les tchèques Amelie Smejkalova, Barbora Michalkova, Laura Samsonova ou Alena Kovackova qui sera l'autre attraction du tournoi. Du côté de l'Afrique, les regards seront tournés vers la talentueuse béninoise de seize ans Gloriana Nahum, ainsi que vers les marocaines Aya El Aouni et Malak El Allami, sans oublier bien sûr les régionales, à savoir les trois meilleures juniors égyptiennes Jermine Sherif, Mariam Atia et et Mariam Ibrahim. Bref, un beau plateau de joueuses venues des quatre coins du monde qui compense les forfaits de Nikola Bartunkova, Nikola Daubnerova, Renata Jamrichova, Ariana Anazagasty-Pursoo ou Alina Korneeva, récente championne de l'Open d'Australie Juniors. On ne devrait donc pas s'ennuyer au Caire pour ce premier très grand rendez-vous du circuit des jeunes.