Je voulais écrire une lettre à Clarissa, mais je laisse tomber, c'est trop difficile, et en plus je n'ai même pas son adresse. Pire je ne sais pas si elle est en vie.
Clarissa est une amie d'adolescence de Giulia, la narratrice de Silvia Ricci Lempen. Hugo et Giulia habitent à Zollikon et ont deux fils, Martin, qui se trouve à Skiathos, et Mario, en Californie.
Giulia a envie d'écrire à Clarissa, quarante ans après. Son inconscient lui dicte de revisiter son adolescence romaine, avant que, de bonne famille, elle ne soit allée faire des études à Genève.
Au lycée français de Rome, trois filles, Clarissa, Fiumetta et Giulia, et deux garçons, Daniel et Karol, suivaient le cours de théâtre de Madame Thespy, qui choisirait la pièce où ils joueraient.
Clarissa et Daniel, d'un côté, Fiumetta et Karol, de l'autre, formaient un couple. Giulia, amoureuse de Karol, était seule, mais elle était l'amie de Clarissa, à l'humeur changeante à son égard.
La mère de Clarissa était une artiste qui avait eu du succès mais son mari l'avait contrainte à abandonner son art pour s'occuper de leur foyer et de leurs enfants, ce qui l'avait rendue malade.
Madame Thespy avait jeté son dévolu sur une pièce de Musset et avait attribué à Clarissa le rôle de l'amoureuse comblée par son amant, joué par Karol, et à Giulia, celui de l'amoureuse éconduite.
En descendant de voiture pour se rendre au restaurant de l'hôtel où Hugo, en sa compagnie, doit rencontrer des clients suédois, Giulia défait sur vingt centimètres la couture de l'ourlet de sa robe.
L'employée de l'hôtel qui le lui recoud s'appelle Dora, comme la gouvernante de Clarissa, tante Dora, qui, en raison de la défaillance de sa mère, en avait tenu lieu. C'est l'élément déclencheur.
Après quoi, Pendant que son mari s'absente pour affaires, Giulia se rend à leur chalet de Grindelwald. Là elle tente en vain d'écrire à Clarissa et se remémore tout ce qu'elles ont vécu ensemble.
Cara Clarissa est le début de la lettre, mais le reste ne vient pas. De toute façon, à quoi bon? Sauf que le hasard fait parfois bien les choses et que le destin peut alors être forcé, en en suivant les signes...
Francis Richard
Cara Clarissa, Silvia Ricci Lempen, 152 pages, Éditions d'En Bas (traduit de l'italien par Véronique Volpato)
Livres précédents:
Ne neige-t-il pas aussi blanc chaque hiver ?, Éditions d'En Bas (2013)
Un homme tragique, L'Aire bleue (2014)
Les rêves d'Anna, Éditions d'En Bas (2019)