Le Cameroun, pays d’Afrique centrale, est confronté à une situation difficile en matière de liberté de la presse.
En effet, la mort de deux journalistes récemment assassinés à Yaoundé, la capitale, a suscité l’inquiétude de la communauté internationale, notamment de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
L’Onu rappelle la nécessité d’enquêtes indépendantes, efficaces et impartiales
Le Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a exprimé sa préoccupation quant à la sécurité des journalistes au Cameroun, deux jours avant la célébration de la fête de la jeunesse. Cette préoccupation est fondée sur l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politique ratifié par le Cameroun, qui stipule que toute personne a droit à la liberté d’expression. Les journalistes Ola Bebe et Martinez Zogo ont été retrouvés morts à Yaoundé, apparemment abattus par des inconnus. Ces journalistes étaient connus pour être des voix critiques contre la corruption et pour avoir dénoncé des détournements présumés de fonds publics. Les autorités camerounaises ont été appelées à mener des enquêtes indépendantes, efficaces et impartiales sur ces meurtres.
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Le Président de la République, Paul Biya, n’a pas commenté l’affaire Martinez Zogo lors de son adresse à la jeunesse. Rien n’a également été dit par le gouvernement au sujet de la mort de l’homme des médias Ola Bebe. Cependant, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a noté que le président camerounais a ordonné l’ouverture d’une enquête sur le meurtre de Martinez Zogo et que certaines arrestations ont été effectuées.
Travail des journalistes sans crainte des représailles
Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a appelé les autorités camerounaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour créer un environnement propice au travail des journalistes sans crainte de représailles, et pour faire respecter le droit à la liberté d’expression tel qu’il est garanti par le droit international relatif aux droits humains et la Constitution du Cameroun. Le porte-parole du Bureau des nations unies aux droits de l’Homme, Seif Magango, a déclaré que « une presse libre, indépendante et diversifiée est essentielle pour que les citoyens soient informés et en mesure de demander des comptes aux institutions publiques. »
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Ces assassinats de journalistes au Cameroun soulèvent des questions sur l’état de la liberté de la presse dans le pays. Le taux d’impunité pour les meurtres de journalistes reste particulièrement élevé (86%), selon l’Unesco. Les journalistes ont été assassinés pour des raisons diverses, notamment en représailles pour des reportages sur le crime organisé, des conflits armés, la montée de l’extrémisme, ou la couverture de sujets sensibles tels que la corruption ou les violations des droits de l’homme peuvent être exposés à des risques importants. En outre, l’impunité qui entoure ces actes criminels est un problème majeur, car elle encourage les auteurs à continuer d’agir en toute impunité.
L’ONU appelle donc les autorités camerounaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des journalistes et pour enquêter de manière approfondie sur ces meurtres. Il est crucial que les journalistes puissent exercer leur travail sans crainte de représailles, afin que les citoyens soient informés et en mesure de demander des comptes aux institutions publiques. La liberté de la presse est un pilier essentiel de la démocratie et de l’Etat de droit, et sa protection doit être garantie par les gouvernements pour assurer une société juste et équitable.
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