Il y a quelques mois, la canadienne BMO inaugurait déjà sa version d'un système hybride, permettant à ses clients de choisir, a posteriori, de basculer un achat sur un mode de règlement en plusieurs mensualités. Désireuse elle aussi de préserver sa base installée en diversifiant les options disponibles autour de ses cartes de crédit existantes, l'australienne Westpac adopte toutefois une approche sensiblement différente, qui sépare clairement les instruments qu'elle met à la disposition des consommateurs.
Dans les prochains mois, elle proposera à tous ses porteurs actuels de créer une carte virtuelle spéciale, baptisée PartPay, à enregistrer dans leur porte-monnaie mobile (Apple Pay ou Google Pay). Comme les produits des ténors du BNPL, celle-ci est utilisable, sans aucun frais supplémentaire, pour toute dépense supérieure à 100 dollars, en boutique physique ou en ligne, dont le montant est alors automatiquement réparti, par parts égales, sur un premier versement comptant et trois échéances espacées de deux semaines.
La mise en œuvre du système est conçue pour un maximum d'efficacité, du point de vue de la banque. Tout d'abord, le recours à la facilité de paiement s'inscrit directement dans les conditions d'usage de la carte de crédit à laquelle elle est liée : le plafond en vigueur sur cette dernière prend en considération toutes les transactions de manière équivalente. D'autre part, les éventuels remboursements en défaut sont exempts de pénalités mais sont immédiatement transférés sur le solde classique, portant intérêts.
Le client, de son côté, bénéficiera également de cette intégration puisque tous les avantages associés à sa carte de crédit – programmes de récompenses, assurances… – restent pleinement opérationnels avec PartPay. En revanche, contrairement au fonctionnement habituel de l'instrument historique, et pour plus de sérénité et de sécurité, les adeptes seront invités à fournir les coordonnées d'un compte courant (détenu dans n'importe quel établissement) sur lequel seront prélevées les sommes dues.
La solution retenue par Westpac représente indubitablement, à ce jour, le meilleur compromis possible, pour une institution financière dans sa position, entre une riposte à la menace du BNPL et la maîtrise des risques et coûts afférents. Elle sacrifiera certes une partie de ses revenus dans la bataille mais le maintien dans son giron, moyennant une proposition de valeur rigoureusement équivalente, des consommateurs qui seraient autrement tentés par les offres alléchantes de la concurrence émergente est à ce prix.