date de parution : 3 novembre 2022
320 pages
prix : 18.95 €
Jusqu'où iriez-vous pour votre liberté ? Pendant des années, Sonya a été le visage de la Délégation, un régime totalitaire impitoyable.
Mais depuis que les rebelles ont pris le pouvoir il y a dix ans, la jeune femme croupit dans la ville-prison réservée aux opposants politiques.
Quand un vieil ennemi lui demande l'impossible en échange de sa liberté, l'ex-Poster Girl ne peut qu'accepter.
Quitte à déterrer un sombre passé.
Une Dystopie, encore une. Ces dernières années les dystopies pullulent, et si je trouve ce genre désormais trop répandu et victime d’un effet de mode, je ne perds pas de vue qu’il reflète à la fois les angoisses et les questionnements de beaucoup de personnes, indépendamment de leur âge, origine, ou d’un quelconque critère en fait.
Cette fois-ci c’est une héroïne polie (entendez dans tous les sens du terme) qui nous est donnée d’observer. Cette dernière était le parfait exemple de la citoyenne modèle d’un système totalitariste renversé une dizaine d’années plus tôt. Plus encore, elle en était le symbole, ayant posé pour une affiche de propagande (d’où le titre de l’ouvrage).
Sonya est incarcérée dans un quartier prison, « l’Objectif », depuis la chute de la délégation et n’a aucune échappatoire jusqu’à ce qu’on lui propose d’accomplir une mission pour gagner sa liberté.
Elle va au gré des pages et des mésaventures en apprendre plus sur l’ancien régime dont faisait partie sa famille, sur le régime actuel et (on s’en doute) sur elle-même.
Et c’est là que le bât blesse… Je trouve le livre et les personnages un peu trop superficiels.
Sans vous dévoiler quoi que ce soit, je peux vous assurer que l’héroïne est passée par des épreuves dans sa jeunesse qui auraient poussé un biker convaincu à se reconvertir dans le calme du macramé. Or c’est une jeune femme plutôt polie et sans aspérités qu’on découvre. Certes, on nous explique le pourquoi du comment mais cela ne tient pas vraiment la route à mon sens. C’est caricatural et bien au-delà de l’archétypal. Je ne m’attarderai pas sur le style car je ne sais pas si c’est du fait de l’auteure ou du traducteur, mais le début du livre est d’une lourdeur conséquente. Retenez bien ceci, l’héroïne se nomme Sonya. C’est écrit en moyenne cinq fois par page pendant une bonne dizaine de celles-ci.
La romance (et bien oui, il y en a toujours une) est un peu trop téléphonée et superflue et n’apporte à mon sens, rien d’intéressant voire même du parasitage.
C’est selon moi le souci du livre. Il pose des questions intéressantes et amène des réflexions qu’il m’aurait plu d’arpenter si ce n’était pas offert dans un semblant d’histoire qui correspond à un « cahier des charges ». Il faut Tel élément, puis un peu de Ça et on finit par Ceci.
Quel dommage ! Parce que comme je l’écrivais ci-dessus, les questionnements sont propices à une réflexion sur des sujets qui, s’ils font partie ici de dystopies, ont été réfléchis et envisagés sérieusement.
Ces problématiques les voici (liste non exhaustive !) : La surpopulation et la loi de l’enfant unique (comme en Chine), la devise (monnaie) unique et identique en parallèle de l’encouragement et la répression. Alors là je vous avoue que je me suis renseigné en ligne et je suis tombé sur un reportage sur une notion que je ne connaissais que vaguement : « le crédit social » expérimenté en Chine (tiens, encore ?!) et on dépasse clairement la fiction… collecte de données, répression et récompenses (Qui a dit Pavlov dans la salle ?), l’apologie de la technologie et du facile, de l’instantané au prix trop élevé de nos libertés…
C’est là toute la force de livre et tout ce qu’il aurait pu être si Veronica Roth avait plus nuancé ses personnages, si elle avait joué sur les limites continuellement changeantes, sur ce qu’on est prêt à faire ou ne pas faire, sur un état de conscience ou d’ignorance.
Ce livre est pour moi (en termes de potentialité) bien supérieur à la série des « Divergent ». L’auteur l’a écrit et elle s’en explique, pendant une période difficile en 2022, le confinement qui a vu l’émergence de théories complotistes, de prises de conscience diverses tant professionnelles que personnelles ou sociétales au sein de la population.
En bref : ce n’est pas un mauvais livre mais ce n’est pas non plus un livre (ou une série de livres peut-être) très abouti/es. Lisez le quand même, il a le mérite d’amener d’autres sujets autrement plus intéressants que la couleur des chaussures d’Aya Nakamura. En effet, cela aurait pu soulever de vraies réflexions mais c'est un peu léger . Une lecture pas sans intérêt mais il en manque pour que cela soit remplisse vraiment mes attentes.
NOTE : 6.5/10
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