Mais rien ne va se passer comme prévu car dans ce bled perdu couve une haine raciste sans pitié, contre un viticulteur noir jugé indésirable et harcelé par une bande de paysans aux réflexes néonazis. Et au milieu, la Gendarmerie qui vient de déployer le plan Epervier à la recherche d’un motard fugitif réputé dangereux.
Dans cette configuration, il n’est pas bon de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Les cadavres s’ammoncèlent. Les trajectoires se recoupent sur ce territoire à la population disséminée entre quelques vieilles fermes. Tous les coups sont permis, à l’aide d’armes sophistiquées comme de vieilles pétoires : le bilan est très lourd et les dommages collatéraux inévitables.
Comme avec Dominique Manotti – avec laquelle l’auteur a coécrit un roman noir en 2011 – les personnages sont taillés au scalpel – ou devrais-je dire plutôt au couteau à découper – et les tueurs des professionnels sans états d’âme. Le lecteur est embarqué dans un scenario de film d'action parfaitement structuré. On attend encore l'adaptation cinématographique, style Taxi 2 mais plus riche en hémoglobine.
La scène de poursuite finale dans les rues de Moissac entre trois véhicules dont un 4x4 de la Gendarmerie volé est à couper le souffle.
Le serpent aux mille coupures, polar de DOA (2009), édité chez Folio policier, 240 p., 7,50€