L’opérateur français de solutions biométriques et de cartes à puce, Gemalto, est actuellement sous le feu des projecteurs en raison d’une enquête en cours sur la corruption.
La nouvelle a ébranlé les milieux d’affaires internationaux le 8 février dernier, lorsque le Parquet financier de Paris a annoncé qu’il était en train d’examiner des contrats passés par Gemalto au Cameroun en 2015. Les contrats concernaient la production de cartes nationales d’identité hyper-sécurisées et les enquêteurs français suivent la piste d’un intermédiaire israélien soupçonné d’avoir distribué des pots-de-vin pour obtenir le contrat juteux.
L’enquête sur la corruption chez Gemalto
L’enquête, qui a débuté en juin 2022, porte sur une « dizaine de marchés gouvernementaux (cartes d’identité, cartes électorales, plaques d’immatriculation) remportés par Gemalto entre 2015 et début 2019 ». Selon le Parquet national financier français, des intermédiaires ont reçu des commissions importantes pour remporter des contrats juteux dans plusieurs pays africains, tels que la République démocratique du Congo, le Sénégal et le Cameroun.
Lire aussiLa Russie va frapper des sites en Ukraine qu'elle n'a pas encore frappés (Poutine)Les pistes d’investigation
Les enquêteurs se concentrent sur un montant global de 46 millions de dollars, qui représente un contrat remporté par Gemalto auprès de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de la République démocratique du Congo en 2016. D’autres pistes d’investigation concernent un contrat remporté au Sénégal en 2017 pour les permis de conduire et les plaques d’immatriculation, ainsi qu’un intermédiaire israélien de Gemalto, négociateur de deux contrats, l’un au Sénégal et l’autre au Cameroun.
Le contrat au Cameroun
En juillet 2015, la Délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn) du Cameroun a signé un contrat avec Gemalto pour le déploiement de cartes e-ID appelées « Sealys » en polycarbonate (plus de 20 millions de cartes). Les cartes d’identité électroniques devaient permettre de lutter efficacement contre la fraude et la contrefaçon de documents.
L’affaire Gemalto rappelle celle de Glencore, où des soupçons de corruption ont également été évoquées dans plusieurs pays africains. Les enquêteurs français semblent déterminés à éclaircir les affaires douteuses dans les contrats publics, afin de garantir l’intégrité des entreprises françaises à l’étranger et de protéger les intérêts des citoyens africains.
Lire aussiLa rencontre entre Vladimir Poutine et Xi Jinping a commencé à PékinLes réactions de Gemalto et de l’industrie
Depuis l’annonce de l’enquête, Gemalto a répondu en déclarant qu’elle coopère pleinement avec les autorités françaises. L’entreprise a également déclaré qu’elle prend très au sérieux toutes les allégations de corruption et qu’elle s’engage à respecter les lois et les réglementations en vigueur.
L’industrie des solutions biométriques et de sécurité électronique est en ébullition en raison de l’enquête sur Gemalto. Les analystes du secteur sont attentifs à l’évolution de l’affaire et aux répercussions éventuelles sur les autres entreprises du secteur. En effet, les résultats de l’enquête pourraient influencer les décisions d’achat et les politiques d’achats gouvernementales à l’avenir.
En conclusion, l’enquête sur la corruption chez Gemalto est en cours et les enquêteurs français sont déterminés à éclaircir les allégations de corruption dans les contrats passés en Afrique. Les répercussions éventuelles sur l’industrie des solutions biométriques et de sécurité électronique restent à surveiller.
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