Pour l’artiste de Portland Jeremy O. Davis, le Bush House Museum de Salem est une belle propriété malgré son «histoire entachée».
Le terrain appartenait à feu Asahel Bush, qui l’a acquis en 1860. Bush a été rédacteur en chef fondateur de l’Oregon Statesman journal, qu’il utilisait souvent pour exprimer ses opinions culturelles, et co-fondateur de Salem’s Ladd and Bush Bank.
Mais maintenant, le musée, avec l’aide de la Salem Art Association, cherche à se réinventer avec l’aide de Davis, qui a réalisé les portraits de deux pionniers noirs qui vivaient dans l’Oregon.
“Ils essaient de changer le contexte de la maison et d’inviter … des histoires plus dynamiques à raconter à travers la maison qui était autrefois, sans mâcher ses mots, la maison d’un raciste”, a déclaré Davis à propos des efforts du musée.
Une réception est prévue de 16 h à 18 h, le samedi 11 février, pour dévoiler les portraits représentant Ben Johnson et Beatrice Morrow Cannady.
«Au départ, je veux que les gens apprécient l’art. Je passe beaucoup de temps à essayer de faire de bonnes peintures », a déclaré Davis. «En réalisant que ce sont de très bonnes peintures, ils se rapprochent et commencent à enquêter. Je veux que la curiosité des gens soit éveillée.
Matthew Boulay, directeur exécutif de la Salem Art Association et du Bush House Museum, a noté que Davis et la conservatrice de l’exposition, Tammy Jo Wilson, seront présents à la réception du samedi.
«Veuillez venir rencontrer l’artiste, rencontrer le conservateur et, surtout, voir l’art», a déclaré Boulay. «Ce sont des portraits extraordinaires qui racontent des histoires vraiment importantes de deux Oregoniens. Mais ils sont aussi visuellement époustouflants. Ils vous amènent et vous voulez passer du temps avec ces deux-là.
En choisissant Johnson et Cannady comme sujets de portrait, Davis a noté qu’il y avait peu de pionniers noirs dans l’Oregon.
Il avait entendu parler de l’histoire de la façon dont Ben Johnson Mountain – près de la ville de Ruch du comté de Jackson, dans l’Oregon – a été renommé en 2020 pour remplacer l’épithète raciale qui y était longtemps associée.
“Cette histoire a été vraiment percutante pour moi”, a déclaré Davis.
Mais c’est aussi la vie de Johnson qui a séduit l’artiste de Portland. Johnson est né dans le Sud en 1834 avant de s’installer dans le sud de l’Oregon où il a travaillé comme forgeron. Ben Johnson Mountain, près de la ville de Ruch dans le comté de Jackson, porte son nom.
L’histoire de Johnson a séduit Davis lorsqu’il a envisagé des portraits pour le musée.
« L’idée que ce type était un ouvrier, un forgeron ; (il était) respecté, avait une propriété – une maison – (et) une femme », a déclaré Davis. “Son histoire ressemblait au rêve américain.”
Le portrait de Davis montre Johnson vêtu d’un costume du XIXe siècle. Le mot “Forgeron” est peint dans le coin inférieur droit.
“Il avait juste l’air si bien”, a déclaré Davis. “J’ai adoré son visage. Il y avait une sympathie, comme de la vulnérabilité dans ses yeux. Il avait traversé ça, mais il était toujours assis fort.
En peignant Johnson, Davis avait imaginé un portrait de femme comme une sorte de contrepoint au forgeron.
Cannady « était un bon équilibre », a déclaré Davis. “En deux morceaux, il racontait toute une histoire.”
Davis a déclaré qu’une partie de son inspiration pour peindre Cannady est née lorsqu’il a entendu des reportages sur une ancienne maison de Portland à vendre.
Le portrait de Davis de Cannady est, comme celui de Johnson, encadré d’épaules et au-dessus, le pionnier des droits civiques portant une chemise et un collier rouges unis. Des mèches grises ressortent à travers les cheveux noirs de Cannady – un détail que Davis pensait être la clé.
“En la regardant dans cette image, c’était comme si une vie avait été vécue. Ses yeux semblaient vraiment vulnérables et puissants à la fois », a déclaré Davis. “L’image m’a parlé.”
Cannady, née au Texas en 1890, a déménagé à Portland en 1910. C’est alors qu’elle a rencontré son premier mari, Edward Daniel Cannady, rédacteur en chef et cofondateur de l’Advocate, le seul journal afro-américain de Portland à l’époque. Le fait que la vie de Cannady dans les journaux partage une similitude avec Bush n’a pas échappé à Davis lorsqu’il l’a choisie comme deuxième sujet de portrait.
Mais il voulait souligner les liens de Cannady avec le mouvement des droits civiques impliquant son aide pour établir le chapitre de Portland de l’Association nationale pour l’avancement des personnes de couleur.
Cannady est également devenu rédacteur en chef et propriétaire de The Advocate, écrivant des éditoriaux critiquant la façon dont les Afro-Américains étaient régulièrement victimes de discrimination à Portland. Cannady est ensuite diplômée de la Northwestern School of Law, utilisant sa formation pour aider à rédiger la première législation sur les droits civils de l’Oregon.
Cannady est décédée en 1974. Beatrice Morrow Cannady Elementary à Happy Valley porte son nom.
Les portraits de Johnson et Cannady racontent une “histoire complète”, a déclaré Davis, mais il est également conscient du fait que sa mort en 1901 n’est pas si éloignée de sa naissance en 1890.
“C’est presque comme le passage du flambeau d’une certaine manière, sans vraiment le savoir”, a déclaré Davis.
Boulay a applaudi le travail de Davis pour la Salem Art Association et le musée, qui a tenté de se “réinventer” après avoir été approché par un groupe appelé Oregon Black Pioneers.
“Ils ont dit qu’en fait, Bush était une personne terriblement imparfaite, il était un défenseur des lois d’exclusion, il était profondément raciste – et nous devions raconter cette histoire plus ouvertement et plus complètement”, a déclaré Boulay, qui a noté que l’approche du groupe s’était produite. avant de commencer à travailler pour le musée. “L’idée est de nous tenir davantage responsables de l’histoire et de l’histoire de Bush … Mais vraiment, plus important encore, d’être plus ouverts et inclusifs envers la communauté.”
Pour ce faire, l’association d’art et le musée ont parrainé des œuvres d’art et des événements autour des Afro-Américains. Tammy Jo Wilson a depuis été embauchée comme directrice de la programmation du musée et a présenté les officiels à Davis.
« Sa pratique artistique consiste à créer des portraits de personnages noirs historiques et à les réinterpréter dans un style contemporain », a déclaré Boulay. “L’idée de créer une série de pionniers de l’Oregon Black semblait convenir parfaitement.”
Boulay pense que les deux portraits de Davis correspondent aux efforts de changement du musée.
“Ce sont des gens que Bush n’aurait probablement pas invités chez lui, compte tenu de ce que nous savons de ses opinions sur les personnes de couleur”, a déclaré Boulay. “Nous les invitons dans la maison, pour ainsi dire, et racontons leur histoire à travers ces portraits d’une manière qui remet en question la façon dont la maison aurait pu être gérée il y a 150 ans.”
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