Nouveauté de notre week-end ligérien, nous avons souhaité tester un établissement que j’avais repéré il y a quelques temps. La faute au Covid et aux reports successifs du Salon des Vins de Loire, il aura fallu attendre 2023 pour venir sur les hauteurs d’Azay le Rideau, pour découvrir une auberge noyée au milieu des vergers, en pleine campagne, où nous avons croisé au hasard d’un petit matin frais quelques faisans en goguette !
L’Auberge Pom’Poire : que dire de cet établissement ? Aujourd’hui, il s’inscrit, pour nous, parmi les plus beaux. Aucune fausse note, depuis la réservation par téléphone, l’accueil très amical, … sans compter la décoration, les assiettes, le service et le petit déjeuner !
Si on en croit le guide référence, il ne lui est attribué qu’une étoile. A preuve de notre visite, on est plutôt sur un « grand » deux étoiles.
Quelques amuse-bouche pour débuter : Cromesquis de porc / Sauve Tandoori Massala - Poulpe en Persillade / Crémeux de navet - Tempura de Cabillaud / Curry vert et Tartelette Céleri Kiwi.
Un menu unique décliné en trois options, 5, 7 ou 9 services : « Envie », « Sensation » et « Caractère » :
E / S / C : Langoustines Snackées / Nuances de Choux / Bisque concentrée (remplacé par la St Jacques)
C : Raviole Ris de Veau et Anguille Fumée / Champignons de Cave
Quelques mignardises pour finir : Rose des sables pistache / cacahuète - Tartelette pomelos et Pâte de fruit Mangue épicé (sans photo malheureusement).
Notre choix s’est porté sur le menu en sept services (Sensation). Grand moment de gastronomie où TOUS LES PLATS tutoyent l’excellence. On monte progressivement vers les sommets, sans jamais ni regretter ni écraser le plat précédent. Du bel ouvrage avec des associations de saveurs, de couleurs et de textures particulièrement pertinentes.
Service décontracté, à l’écoute et très professionnel.
Un sommelier très à l’écoute également avec pour débuter le repas un petit geste de nous offrir à l’aveugle un verre de blanc (j’y reviendrai).
Maintenant, passons aux choses sérieuses avec les vins dégustés (peu de notes prises, devant l’excellence de la table, j’ai voulu profiter pleinement de l’instant).
Vouvray, domaine Alexandre Gicquel(bu à l’aveugle - je n’ai malheureusement pas noté le millésime) : un nez très frais, élégant, sur une impression de fine acidité acidulée, m’évoquant plus le Melon que le Chenin. Même sentiment en bouche, avec une forte acidité fine, complétée par un joli gras. Minéralité sur le caillou pour ce « faux maigre ». Très belle mise en bouche. Très Bien
Saumur blanc, Clos de l’Ecotard 2018: un nez également sur la finesse, mais avec plus de sève et de vin. Fine aromatique avec une impression plus grasse et plus profonde. Bouche sur l’élégance, laissant paraître une corpulence certaine. Fraîcheur et joli gras se combinent pour une finale bien dessinée. Très Bien +
Saint Nicolas de Bourgueil, Eclipse n° 11, 2014, domaine Frédéric Mabileau: un nez profond, sensuel, vineux, sur les fruits noirs de belle maturité, une pointe réglissée amère. Bouche à l’avenant, tendue par l’acidité, la droiture du Cabernet Franc bien élevé, la rondeur de ce cépage récolté à point, une acidité en arrière-plan, qui vient allonger et accompagner l’ensemble. Sensualité des tannins, allonge, empreinte. Encore une fois, un vin abouti … qui saura résister au temps encore quelques années. Excellent ++
Pour terminer la soirée, un rhum Hampdensublime, une sorte de Foursquare superlatif, sur une trame végétale noble, un habillage (élevage) bien maîtrisé, des fruits exotiques et une rondeur / une douceur qui accompagne de façon juste l’alcool, et qui sait rester élégant et bien proportionné. Exceptionnel.
Loin du tumulte médiatique, un concentré de plaisirs. Nous y reviendrons, c’est certain.
Bruno