Je me suis sentie privilégiée d'avoir accès aux images de ce documentaire, réalisé par Jean-Albert Lièvre, adaptation du roman, Whale Nation, d'Heathcote Williams. D'abord pour leur rareté, qui les rend précieuses. Pour les obtenir, le réalisateur et l'équipe technique ont dû faire preuve d'ingéniosité d'un point de vue technique, le tournage ayant été réalisé avec une équipe réduite (deux ou trois personnes).
Certaines journées ne donnaient lieu à aucune image exploitable. Pour y parvenir, Il fallait une bonne météo, une bonne visibilité sous-marine, beaucoup de patience, des animaux au rendez-vous, de la réacti vité et de la chance, bref une réunion de nombreux paramètres. Les images récoltées offrent une grande proximité avec l'animal, dont on "palpe" l'aspect et la texture. Le rendu sensoriel est impressionnant. Le sentiment d'immersion est aussi donné par la voix-off, qui adopte le point de vue de la baleine, à travers la voix de Jean Dujardin. Cela donne à mon sens une dimension fictionnante au documentaire.
On y apprend beaucoup de choses, comme dans beaucoup de documentaires pourrait-on penser. Mais les infos sont ici distillées de façon imagée ou sous forme d'anecdotes drôles, de sorte à ce qu'elles marquent les esprits et nous restent en mémoire. Les spécificités de la baleine bleue m'ont particulièrement frappée. Il s'agit du plus grand animal connu sur terre, son chant est perceptible à un millier de kilomètres, elle possède pas moins de 7 estomacs. Et enfin, sa langue est plus lourde qu'un éléphant. De quoi réaliser les proportions de l'espèce. Les baleines à bosse, elles, font des bulles pour se nourrir.
Le documentaire suit bien d'autres sortes de baleines, ce qui nous fait réaliser la grande variété du cétacé et celle de leurs chants, tous différents. On fait ainsi la rencontre des cachalots de l'île Maurice, des baleines à bosses du Tonga, ou encore des baleines blanches d'Argentine. Si toutes ces espèces sont bien différentes les unes des autres, elles ont en commun d'être intelligentes et d'une grande importance dans l'écosystème.
Grâce à leurs excréments riches en nu triments et minéraux, elles favorisent la croissance du phytoplancton qui ré alise la photosynthèse. Selon les scientifiques, celui-ci four nit la moitié de l'oxygène de notre planète. Autant dire qu' il est important d'oeuvrer pour la protection des baleines. Un message que le documentaire porte à merveille, comme le laisse deviner son titre.
Baleines, les gardiennes de la planète
Sortie le 22 février 2022